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PSG: encore un relâchement coupable

Le Paris Saint-Germain semblait avoir trouvé son rythme, il a été stoppé net: les Parisiens, inquiétants, sont retombés dans leurs travers en se relâchant sans raison à Dijon vendredi. Un troisième revers cette saison qui rappelle à quel point le club reste fragile.

Le sentiment est mitigé. Oui, il y a les victoires probantes sur le Real Madrid (3-0), sur Marseille (4-0), à Bruges (5-0), les 17 buts marqués en quatre matches depuis le 5 octobre. Oui, l'émergence de la recrue Mauro Icardi en pointe promet beaucoup pour l'avenir de l'équipe. Et non, le sensationnel retour de blessure de Kylian Mbappé - sept buts en quatre matches - n'a laissé personne indifférent.

Mais il a suffi de quatre-vingt-dix minutes pauvres en efforts et en "niaque" au stade Gaston-Gérard (2-1) pour que Paris se pose à nouveau des questions, quatre jours avant d'accueillir Bruges au Parc des Princes pour valider sa qualification pour les huitièmes de finale de Ligue des champions.

Après les accrocs contre Reims (2-0) et à Rennes (2-1), et malgré l'avance confortable au classement, cela commence à faire beaucoup. C'est d'ailleurs tout simplement la pire entame de l'ère qatarie du PSG en termes de défaites en championnat après 12 journées. C'est aussi un autre chiffre alarmant: huit, comme le nombre de revers en L1 sur l'année 2019.

Et l'on pourrait même durcir le trait en rappelant que lors de trois autres journées, contre Strasbourg, Lyon et Bordeaux, les victoires 1-0 n'ont été acquises qu'au seul talent de Neymar, buteur à chaque fois en fin de rencontre et actuellement blessé.

"On n'a jamais contrôlé le match, on n'a jamais joué avec la précision, la vitesse et la mentalité qui sont nécessaires. On n'a pas mérité, on n'a pas joué ensemble, chaque joueur a joué à son poste avec une idée, mais pas avec notre rythme", a pesté Tuchel vendredi soir.

- "Nous serons attendus partout" -

Ce n'est pourtant pas faute d'avoir répété plusieurs fois, avant la rencontre, qu'il fallait absolument "rester concentré", mettre de "l'intention et des efforts", que l'opposition était loin de se résumer à un match "entre le premier et le dernier du classement".

Pour l'entraîneur allemand, c'est aussi la confirmation qu'il n'aura que rarement l'opportunité de laisser son groupe respirer, lui qui estimait au contraire jeudi que "dans cette phase où les buts viennent plus facilement, c'est peut-être le moment où le coach doit s'effacer, laisser les choses se faire".

La performance en Bourgogne, même si la liste des blessées du week-end était longue (Meunier, Neymar, Silva, Verratti, Kehrer, Herrera), lui prouve que le relâchement guette à tous les instants, dans un championnat où chaque adversaire a l'occasion de créer l'exploit de sa saison lorsque se présente chez lui l'ogre parisien.

"Il faut qu'on se mette dans la tête qu'en France, nous sommes la référence, l'équipe à battre. Nous devons comprendre que nous serons attendus partout. Quand on est le PSG, on ne peut jamais se relâcher", a confirmé Marquinhos, l'un des premiers coupables du week-end.

Cela va d'autant plus grogner dans le vestiaire que Paris restait sur une très mauvaise note, dimanche, malgré la victoire contre Marseille (4-0 dès la mi-temps): la décevante deuxième période proposée contre les Olympiens avait en effet profondément froissé Tuchel, et celui-ci l'avait fait savoir, à ses joueurs comme devant la presse.

"Si on joue comme on l'a fait en seconde période contre Marseille, je ne vois pas comment on peut gagner un match de L1", avait-il pourtant prévenu. A Dijon, Tuchel n'a pas été contredit.

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