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Rugby: la Fédération tacle la Ligue après l'appel favorable à Montpellier

La "grave remise en cause" par la Ligue nationale de rugby de l'annulation de l'amende de 400.000 euros infligée au club de Montpellier pour dépassement du salary cap "étonne" la Fédération, a assuré vendredi l'instance dirigeante dans un communiqué.

La veille, la commission d'appel de la FFR avait dédouané partiellement le MHR, sanctionné en octobre par la Section spécialisée "Salary Cap" de la Ligue à payer 470.000 euros (70.000 au titre du manquement à la communication de certains éléments et 400.000 au titre du dépassement) pour avoir dépassé le plafond de la masse salariale lors de la saison 2017-2018.

La Ligue, qui a fait de ce plafond, fixé à 11,3 millions d'euros par saison, son cheval de bataille, avait réagi en déplorant "la remise en cause de cette décision de première instance", celle de sa Section spécialisée.

Une réaction qui a irrité du côté de Marcoussis: en réponse, la FFR a indiqué qu'elle allait saisir le comité d'éthique et de déontologie du rugby français "afin d'appeler la vigilance de toutes les instances du rugby" et pour que les instances "soient pleinement respectées".

La Fédération estime "que les organes disciplinaires ont une compétence souveraine pour prononcer des sanctions" et insiste sur le fait que "les membres des organes disciplinaires sont désignés par les instances de la FFR et de la LNR".

Ces tensions entre les deux institutions dirigeantes du rugby français rappellent celles de l'année 2017, quand Bernard Laporte, fraîchement élu à la tête de la FFR, avait tenté d'imposer ses points de vue à la Ligue, qui gère le secteur professionnel du rugby français (Top 14 et Pro D2).

Cette nouvelle décision favorable au MHR -déjà dans le viseur de la LNR en 2018 pour un dépassement du plafond estimé entre 350.000 et 400.000 euros lors de la saison 2016-2017, et alors dédouané par la DNACG (Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion), le gendarme financier de la LNR, puis par la Commission d'appel de la FFR- repose la question du lien entre son propriétaire, l'homme d'affaires Mohed Altrad, et la FFR, dont il est devenu partenaire officiel.

En 2017, le MHR, qui entretient des relations tendues avec la Ligue, avait été épinglé par la LNR (amende de 70.000 euros et suspension de terrain) pour les banderoles hostiles déployées lors du match contre le Racing 92. La Commission d'appel de la FFR avait réduit cette sanction et levé la suspension de terrain.

Les révélations du JDD selon lesquelles Laporte était intervenu auprès du président de la Commission, Jean-Daniel Simonet, pour qu'il fasse preuve de clémence envers Montpellier avaient déclenché "l'affaire Laporte-Altrad".

Des perquisitions avaient été menées début 2018 au domicile d'Altrad et au siège de la FFR à Marcoussis. L'enquête, menée par le parquet national financier (PNF), est toujours en cours.

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