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Solidarité financière entre les clubs: la proposition d'Anderlecht sauvagement refusée

La proposition de Karel Van Eetvelt, CEO d'Anderlecht, de répartir entre tous les clubs "une part substantielle des revenus européens", a été accueillie froidement par les autres clubs du top de la Jupiler Pro League. Le Club Bruges, La Gantoise et Charleroi, notamment, ne sont pas sur la même longueur d'onde que les Mauve et Blanc.

Hier/Mardi, nous vous parlions de la conversation vidéo qui a eu lieu entre le joueur-manager du Sporting d'Anderlecht Vincent Kompany et le CEO des Mauves Karel Van Eetvelt. Lors de ce "Corona Call", ils ont notamment prôné la solidarité financière entre les clubs de D1 afin de lutter contre la crise de coronavirus.

Le manager de La Gantoise Michel Louwagie, membre du groupe de travail de la Pro League chargé d'examiner les problèmes sur le plan sportif et les implications financières de l'arrêt du championnat, rejette catégoriquement la proposition. "Je trouve que cela n'est absolument pas correct de soumettre une telle proposition avant que le groupe de travail ne se réunisse", a déclaré le dirigeant gantois.

Du côté du Club, le manager Vincent Mannaert a également rejeté l'idée dans les colonnes du journal néerlandophone Het Laatste Nieuws mardi. "C'est l’histoire de la cigale qui vient demander de l'aide à la fourmi... La proposition d'Anderlecht n'est pas ce que j'entends par la définition de la solidarité, je ne me sens pas concerné". "Le coronavirus nous affecte tous (...) Dans une telle situation, le travail effectué précédemment relève une importance particulière. Ce n'est pas le coronavirus qui est responsable de la situation précaire d'Anderlecht. Le club bruxellois a pris des mesures internes et frappe maintenant à la porte des autres. Ce n'est pas l'image que j'ai de la solidarité. La solidarité, c'est oeuvrer pour que Bruges puisse tenir ses obligations envers ses employés en respectant sa politique. Vous connaissez notre slogan 'No sweat, no glory'. Mais notre sueur, pas celle des autres". "Je ne peux donner qu’un seul bon conseil à Anderlecht: fermez les portes et les fenêtres, regardez-vous et ne vous tournez pas vers les autres pour résoudre vos problèmes".

"Ce ticket européen, il est à nous"

Troisième du classement au moment de la suspension du championnat, le Sporting Charleroi n'est tout simplement pas d'accord. "Certains veulent aujourd'hui la solidarité entre les clubs alors que ce n'était pas le cas avant", a entamé Pierre-Yves Hendrickx, directeur administratif du club, à l'Agence Belga. "Charleroi a gagné sa place sur le terrain. Ce ticket européen, il est à nous, pas aux autres. Si Anderlecht était troisième et Charleroi septième, nous ne nous serions jamais permis de demander cela. Nous avons déjà fini septième et dans ce cas nous avions adapté nos objectifs la saison suivante". "Plus rien ne me surprend dans le football, mais Anderlecht ne nous avait pas habitué à ça. Cela doit être un peu la panique", poursuit le directeur administratif de Charleroi.

Genk, septième au moment de l'interruption estime que "le principe de solidarité n'est bien sûr pas faux, mais Anderlecht n'a peut-être pas choisi la bonne manière de faire connaître sa proposition".

Un accueil favorable vient du Cercle Bruges. "C'est peut-être étrange, mais c'est fort qu'Anderlecht ose le faire", a écrit sur Twitter le président Vincent Goemaere. "Nous avons besoin de décisions courageuses et de personnes comme Karel Van Eetvelt dans l'intérêt du football belge. Le football belge est confronté à une période très incertaine en raison de la crise du coronavirus. Nous devons maintenant oser mettre les émotions de côté, et chercher ensemble des solutions constructives dans l'intérêt du football belge".

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