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Il veut en laisser le moins au hasard. Il est comme ça Thierry Henry. Joueur déjà, il décryptait le football international. Pour sa culture personnelle du jeu. Désormais, il est à la baguette. Il doit influer sur chaque paramètre permettant à son équipe de sortir au plus vite de la zone rouge.
Car c'est l'urgence en Principauté. "Il y toujours urgence, répond-il. On essaie toujours de gagner. On va voir si ce qu'on veut mettre en place, fonctionne. Sinon, il faudra réagir. L'objectif est d'avoir plus de sûreté sur les plans offensif et défensif."
Comme il a eu peu de temps, le désormais plus jeune entraîneur de L1 en activité explique: "Il faut travailler sur le tas. La vidéo sera notre meilleure amie".
"Quand tu regardes l'entraînement, tu vois des choses, précise-t-il. Tu le revisionnes, tu en vois d'autres. Le lendemain, au réveil, encore d'autres. Parfois, c'est clair. Parfois, non."
Il découvre son groupe à vitesse grand V. Après quelques jours d'euphorie et de buzz médiatique suivant sa nomination, il a mis les mains dans le cambouis et peu ménagé son temps.
"Apprendre à me connaître"
"Depuis lundi, il a fallu saluer tout le monde, rencontrer beaucoup de gens, voir ce qui se passe autour du club, faire deux conférences de presse, analyser les matches de Monaco et Strasbourg, et digérer tout ça."
En Alsace, Henry passera donc le cap. "Il y a eu une évolution. Mais, comme N.1, oui, c'est le grand saut pour moi!" Il enchaîne: "Je ne suis pas impatient, j'ai envie."
Déjà, il sait qu'à La Meinau à "l'ambiance extraordinaire", il sera épié. Dans le costard du club signé +Philipp Plein+, ses gestes seront disséqués. Certainement plus que la façon dont jouera son équipe.
"Je vais apprendre à me connaître sur certaines réactions, reconnaît-il. J'ai vu des entraîneurs de grande qualité avec des réactions bizarres. Je ne peux pas dire comment je serai. Une équipe peut être impactée par ce que fait le coach. Regardez bien!"
"Titi" sait ce qu'il attend des siens. Ce match, il l'a préparé au mieux en fonction des circonstances. Au milieu de ses joueurs, il était "content".
"J'échange avec eux: retrouver cette envie de jouer, de rigueur, le moral, bien travailler... Essayons de prendre du plaisir à tout ça. Celui de défendre, d'avoir la balle, de défendre avec."
Aidé de ses adjoints Kwame Ampadu et Joao Tralhao, il dévoile ses idées, donne une direction. Pour tenter de redresser une équipe en totale déliquescence, son actuel maître-mot est "sécurité".
"La sécurité, une affaire collective"
"Ce sont des clichés, reconnaît-il. Mais si le groupe est trop espacé, si les distances entre les joueurs ne sont pas bonnes, cela devient difficile de défendre. La sécurité est une affaire collective."
Pourtant, Henry n'est "pas docteur", prévient-il. "Il va falloir retrouver un allant. Être courageux pour défendre mais aussi courageux avec le ballon. Jouer avec plus de confiance passe par des résultats positifs."
Aussi, l'ex-Gunner s'accommode du retour tardif de Falcao, des absences de deux gardiens Subasic et Benaglio, d'une défense centrale décimée (Raggi, Jemerson et N'Doram suspendus ou blessé) et des forfaits de Lopes et Pellegri.
"Ces faits auraient pu arriver plus tard, rétorque-t-il. Il faut faire avec. Ce ne sont pas des excuses. Il faut travailler avec ce qu'on a, et essayer de prendre des points rapidement."
Ses cadres valides sont déjà identifiés: Glik, Tielemans, Jovetic, Golovin, Chadli et bien sûr Falcao, "capitaine, buteur et leader charismatique". C'est à eux qu'il a soumis sa stratégie pour Strasbourg. Sans penser encore à un futur trop lointain.
"Combien de temps faudra-t-il pour mettre en place nos concepts? On verra bien, relance-t-il. En plus on va jouer tous les trois jours."
Lui qui assure avoir "fait le deuil" de son immense carrière de joueur, s'est glissé "dans la peau d'un entraîneur". "J'essaie de faire passer des messages. Et je dois surtout trouver une solution." Première réponse, samedi à Strasbourg.