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Top 14: Castres champion, un rêve, pas une surprise

Une hiérarchie balayée, des matches maîtrisés, un collectif sublimé: Castres, 11e budget du Top 14, 6e de saison régulière, a vécu une phase finale de rêve mais son triomphe samedi en finale contre Montpellier (29-13) n'est pas une surprise.

. L'expert des phases finales

Si Castres a déjoué les pronostics en s'imposant à Toulouse (23-11) en barrages, contre le Racing 92 en demi-finale (19-14), ce n'est pas une nouveauté pour ce connaisseur avisé de la phase finale, qui l'a fréquentée quasiment sans discontinuer (hormis 2015) depuis 2010.

Sacré face au grand Toulon champion d'Europe en 2013, finaliste un an plus tard face au même RCT, le CO sait mieux que n'importe qui que le classement, le budget et les grands noms ne font pas tout sur ces matches couperet. "Les cartes sont rebattues et notre club n'est jamais aussi fort que dans cette période-là", résume le président du CO Pierre-Yves Revol.

Rory Kockott, qui a retrouvé son meilleur niveau avec l'enjeu, était déjà de l'aventure en 2013, tout comme Yannick Caballero, Rodrigo Capo Ortega et Christophe Samson, trois cadres du paquet d'avants qui ont encore répondu présent pour cette nouvelle épopée.

. Urios, le fédérateur

Deux titres en 5 ans sans une seule star dans son effectif, quand Toulon puis Montpellier fourmillaient de cadors rodés au plus haut niveau international. "Regardez-nous par rapport aux Montpelliérains, ça faisait presque de la peine", plaisantait l'ailier Armand Batlle.

"On n'a pas beaucoup de champions du monde mais on a de bons joueurs de rugby qui savent très bien jouer ensemble et qui, au-delà du sport, donnent peut-être une belle leçon de vie", savoure Revol. Le miracle castrais tient à sa capacité à sublimer son collectif, "un groupe très uni, très fort sur le plan humain et des valeurs", avance le dirigeant.

Et le mérite en revient cette fois-ci à Christophe Urios, revenu en 2015 dans le club avec lequel le talonneur avait été champion en 1993, un quart de siècle avant ce second triomphe.

"Je ne suis pas sûr qu'en France, il y ait un club qui travaille plus que nous", a lancé sans flagornerie le manager, qui s'est entouré d'un encadrement conséquent (17 personnes) pour tirer la quintessence de son groupe.

Préparation millimétrée, analyse juste de l'adversaire, collectif hissé en vertu suprême: le technicien, qui avait déjà fait des merveilles à Oyonnax, barragiste en 2015, n'a rien laissé au hasard. "Toute la saison, c'est comme ça. On est sous pression tout le temps. On veut que l'entraînement soit beaucoup plus dur que le match, sans les contacts évidemment", explique-il.

Résultat, un collectif épargné par les blessures et qui parvient à conserver sa fraîcheur pour renverser les montagnes. "Cela fait quelque temps qu'on joue à 200%, j'ai l'impression", s'étonnait le centre Thomas Combezou.

. Une fin de saison en crescendo

Les Castrais l'ont avoué après leur victoire: Urios avait fixé le titre comme objectif en début de saison. "La photo du Stade de France, elle est affichée depuis le 16 ou le 17 août".

Le CO n'était pas parti pour, à l'entame de la dernière ligne droite pour la qualification: trois défaites en quatre matches, en mars, l'avaient éjecté du bon wagon (8e). "Cela nous a mis dans des conditions difficiles parce qu'après il a fallu batailler sec pour se qualifier", rappelle Urios.

Du coup, la phase finale des Tarnais a commencé dès début avril avec un succès arraché contre Toulouse (28-23), puis un premier coup de tonnerre qui a foudroyé La Rochelle (18-26).

Jouant sa vie à chaque rencontre, le CO s'est qualifié pour les barrages lors de la dernière journée face à Oyonnax (54-3), un match "fondateur" pour Urios. "J'ai trouvé ce jour-là que cette équipe avait du corps."

Le barrage gagné à Toulouse fut un autre déclic pour le gourou castrais, qui avait échoué à ce stade lors de ses deux premières saisons à ce poste. "Cela nous a soulagés, comme si on avait un poids qui nous était tombé du sac à dos."

Un sac à dos désormais bien garni par ce titre, "quelque chose qui nous dépasse", dixit Combezou. A vérifier la saison prochaine.

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