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La Rochelle aura une deuxième chance. Finaliste malheureux de la Coupe d'Europe le mois dernier, le club maritime s'est offert une autre finale, celle du Top 14, pour la première fois de son histoire, grâce à sa victoire implacable (19-6) sur le Racing 92 vendredi à Lille.
Il pourrait retrouver la semaine prochaine au Stade de France son bourreau européen, Toulouse, qui affrontera samedi Bordeaux-Bègles dans la deuxième demi-finale, toujours dans le Nord.
Les Rochelais ont définitivement confirmé, s'il en était encore besoin, qu'ils avaient franchi un cap cette saison, sept ans seulement après être remontés de Pro D2.
Tombés à deux reprises dans le dernier carré - face à Toulon (18-15) en 2017 et Toulouse (20-6) en 2019 -, ils ont cette fois franchi l'obstacle avec autorité en s'appuyant sur ce qui a fait leur force tout au long des derniers mois.
Complètement étouffé, le Racing échoue lui en revanche aux portes de la finale pour la troisième fois en quatre ans après avoir été battu en 2017 et 2018 par les futurs champions, Clermont (37-31) et Castres (19-14). Peut-être de bon augure pour La Rochelle.
Devant 5.000 spectateurs parsemés dans les tribunes de l'antre habituelle des champions de France de football lillois, dont le toit amovible avait été laissé ouvert, le duel d'ambitieux entre les deuxième et troisième de la saison régulière a finalement respecté la logique.
Empreintés par leur beau parcours européen, les Maritimes n'étaient pourtant pas forcément favoris au coup d'envoi sans leur talonneur international Pierre Bourgarit et quatre absents de taille au poste de trois-quarts centre: Levani Botia, suspendu après son expulsion en finale de Coupe d'Europe, et Jérémy Sinzelle, Pierre Aguillon et Geoffrey Doumayrou, tous blessés.
- Les Galac' tiquent -
Le staff chapeauté par le Néo-Zélandais Jono Gibbes, qui remplacera Franck Azéma à Clermont la saison prochaine, avait dû aligner une paire de centres quasiment expérimentale, composée du Sud-Africain Raymond Rhule et du jeune Jules Favre (22 ans), pour faire face à celle des Bleus, Virimi Vakatama - Gaël Fickou, sans doute l'une des toutes meilleures d'Europe.
Cette première demi-finale offrait d'ailleurs une opposition de styles entre le paquet d'avants XXL de La Rochelle et les lignes arrières flamboyantes du Racing; entre la meilleure défense du championnat et une équipe tournant à 45 points par match en moyenne depuis l'arrivée très commentée de Fickou en cours de saison.
Directement qualifié dans le dernier carré à la faveur de sa deuxième place, le Stade rochelais avait bénéficié d'une semaine pour souffler alors que les Racingmen avaient dû disputer la semaine dernière un barrage contre leurs voisins du Stade français (38-21).
Et cette coupure lui a visiblement fait le plus grand bien. Après un round d'observation, il a pris petit à petit l'ascendant, jusqu'au premier et seul essai du match, à la demi-heure de jeu, de l'ailier Arthur Retière après un coup de pied par-dessus audacieux et payant de l'arrière international Brice Dulin.
Supérieurs en mêlée et appliqués défensivement à ne laisser aucune marge de manoeuvre aux "Galactiques" franciliens, impuissants, les Rochelais n'ont jamais tremblé, à l'image de leur ouvreur Ihaia West, très précis face aux perches (5 sur 6) jusqu'à l'arrivée de la pluie en fin de rencontre.
Le Néo-Zélandais n'avait pas été aussi efficace le mois dernier à Twickenham en finale de Coupe d'Europe face à Toulouse (22-17). Lui et ses coéquipiers auront peut-être l'occasion de prendre leur revanche au Stade de France.