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Appelé pour la première fois chez les Bleus, nommé vice-capitaine de Castres, le jeune troisième ligne Mathieu Babillot a franchi un cap cette saison avec le club tarnais, qui affronte samedi Toulouse en barrage (16h15).
Le CO et Babillot, c'est une histoire de jeunesse. Natif de Chartres, le flanker de 24 ans est arrivé tout jeune avec ses parents dans la sous-préfecture du Tarn où il se met au rugby au CO "avec des amis".
"J'ai commencé en minimes. J'ai été ensuite au pôle Espoirs à Jolimont (à Toulouse) pendant 3 ans et je suis rentré au centre de formation de Castres où j'ai eu la chance d'avoir été repéré", raconte-t-il à l'AFP.
Lancé à 19 ans en Coupe d'Europe par le duo Laurent Travers-Laurent Labit, l'année du titre de champion du CO en 2013, le flanker devient le symbole de la formation castraise et gravit progressivement les échelons au sein du club. Jusqu'à être promu cette saison vice-capitaine par Christophe Urios.
- Écouté, même à voix basse -
"C'est tellement beau", confie Urios. "Quand je suis arrivé ici il y a trois ans, Mathieu, on ne le connaissait pas trop et c'est un gamin qui m'a vite tapé dans l'oeil car il faisait l'unanimité dans le vestiaire alors qu'il était tout jeune. C'est le symbole de ce que j'aime dans le rugby".
"C'est quelqu'un d'humble, de travailleur. Tout ça le rend dans mon esprit incontournable, il représente assez bien l'état d'esprit qu'on veut mettre en place, cette culture du travail, de la remise en question pour progresser, avancer", poursuit Urios.
"Au début, ça m'a fait bizarre quand Christophe m'a pris dans le bureau en entretien individuel pour me dire qu'il voulait compter sur moi en tant que vice-capitaine mais je n'ai pas hésité même si je suis quelqu'un de réservé au début", souligne de son côté Babillot, qui a prolongé en février à Castres jusqu'en 2022.
"C'est pas un braillard", confirme Urios, "mais il est très écouté et très respecté des anciens, des jeunes, des étrangers. Il est intelligent".
Un profil, un poste, une carrure qui rappellent un peu celui d'un illustre capitaine du XV de France, Thierry Dusautoir. "Et il a aussi une formation de judoka. Comme ça, à première vue, c'est un peu cet esprit-là", juge Urios.
- Édimbourg, point de départ -
La confiance engrangée par Babillot et le cap franchi cette saison ont certainement un lieu avec son entrée à Marcoussis et sa première sélection en mars contre les Gallois.
"J'ai eu de la chance d'être appelé notamment avec l'épisode d'Edimbourg (virée nocturne après laquelle plusieurs joueurs ont été écartés, ndlr). Forcément, le malheur des uns fait le bonheur des autres. J'ai pris ce qu'il y avait à prendre, je me suis régalé et j'ai beaucoup appris auprès des leaders Guilhem Guirado, Mathieu Bastareaud, sur la manière de parler à un groupe", mesure Babillot.
Jacques Brunel a l'air en tout cas satisfait du Tarnais puisqu'il l'a rappelé pour le dernier stage du XV de France en vue de la tournée de juin en Nouvelle-Zélande.
"Il a passé un cap", résume Urios. Qui espère que Babillot sera une de ses pièces maîtresses samedi à Toulouse pour en faire passer un autre au club, absent du dernier carré depuis 2014.