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S'il a perdu de son lustre, le derby francilien n'en reste pas moins capital pour une raison: sortir des bas-fonds. Le Stade Français, dernier, reçoit dimanche le Racing, 13e, pour espérer enfin décoller en cette 9e journée de Top 14.
A regarder le classement, difficile de croire que ces deux cancres du nord de la Loire ont été champions de France en 2015 (Stade Français) et en 2016 (Racing 92). Et pourtant, deux ans après le projet de fusion avorté, les deux faux-frères d'Île-de-France se jouent la dernière place dimanche à 16h50 au Stade Jean Bouin.
Bien sûr, cette année de Coupe du monde est spéciale. Ces deux grosses écuries comptent de nombreux internationaux absents des huit premières journées. Mais cet handicap touche tous les pensionnaires de l'élite et ne doit pas cacher un mal plus profond.
- Paris dans le brouillard -
En tout cas pour le Stade Français, qui ne s'est plus qualifié pour la phase finale depuis son titre. A la place du relégable, les Stadistes stagnent à neuf points, quatre derrière le Racing et déjà, une victoire paraît obligatoire pour ne pas être largué.
Car le bilan est sombre: deux victoires et six défaites, notamment de lourdes chez les deux premiers Lyon (43-9) et Bordeaux (52-3). Avec 285 points encaissés et 152 inscrits, Paris a la pire défense et la pire attaque.
Au-delà du plan comptable, le club est dans le brouillard au niveau directionnel. L'homme d'affaires suisse Hans-Peter Wild, propriétaire du club, en est devenu le nouveau président le 19 septembre. Et si le très contesté Sud-Africain ex-sélectionneur des Springboks Heyneke Mayer est maintenu comme manager, le club a un nouveau directeur général: Thomas Lombard.
Cet ancien centre ou ailier international français (12 sélections), a été quatre fois champion de France avec Paris au tournant du siècle, lors des années fastes avec Max Guazzini aux commandes. Nommé le 17 octobre, il a pris ses fonctions début novembre.
"L'arrivée de Thomas est un message très positif", commente Laurent Sempéré, entraîneur des avants, qui veut croire au début d'une nouvelle phase, loin du dernier match perdu à Agen (27-14) le 19 octobre, et souligne que cela "coïncide avec le retour des internationaux".
Gaël Fickou au centre, Paul Gabrillagues en 2e ligne, Nicolas Sanchez à l'ouverture, Paul Alo-Emile en pilier droit, vont pouvoir jouer.
"Ils sont dans une nouvelle dynamique alors que nous, on était enfermés à manger notre pain noir. Ca fait plaisir de voir des mecs qui remettent le groupe dans le sens de la marche", apprécie le centre Jonathan Danty.
Ce derby reste-t-il un match à part? "Oui, ça reste toujours le derby de la capitale, d'autant plus que c'est nous la capitale", s'amuse Danty.
- Un Racing au nouveau visage -
"Nous, on fait partie des Hauts-de-Seine, on est très fiers de représenter le Racing et le 92", semble lui répondre à distance Laurent Travers, l'entraîneur du Racing, qui estime que ce derby "est toujours un match particulier, il n'y a pas de domicile ni d'extérieur, on l'a vu les années précédentes".
Depuis sa défaite à La Rochelle (12-6), les Ciel et Blanc ont eux récupéré dix joueurs dont les Français Camille Chat, Virimi Vakatawa, Maxime Machenaud, Wenceslas Lauret, Bernard Le Roux et Cedate Gomes Sa, l'Écossais Finn Russell ou le Fidjien Ben Volavola.
Si Travers souligne qu'il faut "regarder la réalité (du classement) et l'affronter", il ne veut pas tomber dans la panique et rappelle que le 5e Toulon (18 pts) n'est qu'à cinq points. Soit une victoire bonifiée à Jean Bouin.