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Le rugby français est à l'arrêt depuis la mi-mars mais ses acteurs ont profité du confinement pour répondre présent sur un autre terrain, celui des réseaux sociaux. Entre blagues, défis et ventes aux enchères, le Top 14 a trouvé de quoi s'occuper.
Le Bordelais Nans Ducuing a été l'un des principaux animateurs comiques de cette période compliquée: déguisé avec un sombrero et une moustache, habillé d'une grenouillère géante ou en femme, en train de manger du saucisson et du pâté au petit-déjeuner, en pleine séance de gym ou au téléphone avec sa mère... avec, jamais bien loin, son comparse Jean-Baptiste Dubié.
"Avec Nans, c'est rien d'autre que notre quotidien. On s'est bien trouvés, on vient du même endroit, on a les mêmes hobbies, on a la même façon de voir les choses... Et on aime bien rigoler. On s'entraîne dur mais il y a des moments où on a besoin de décompresser. Et nous, on décompresse dans la connerie !", a expliqué à l'AFP le centre de 30 ans.
"Là, on avait vraiment besoin de décompresser. Mais ces vidéos, ces mises en scène, ce n'est rien de plus que ce qu'on fait pendant l'année. Mon téléphone, je dois le vider tous les mois parce que j'ai trop de vidéos à la con, de trucs débiles", a-t-il poursuivi.
"On a grandi avec les mêmes références: les Nuls, les Inconnus... qui faisaient des vidéos bidon comme ça. On a grandi là-dedans, à faire des saucisses ! On les faisait, petits. Là, la vitesse de partage, ça prend une dimension incroyable ! On a reçu plein de messages de gens qui nous disaient de continuer nos vidéos", a encore souligné Dubié.
Dubié, justement, est un des "leaders de vie" de l'UBB, aux côtés du troisième ligne Marco Tauleigne, en charge de la vie de groupe.
- Anti-dépresseurs de l'UBB -
"Quand le confinement a été prononcé, l'équipe média nous a dit 'il va falloir trouver quelque chose, réfléchissez-y'. C'était important. On ne savait pas trop dans quoi on s'embarquait, on avait une fin de saison ultra réjouissante... ils voulaient qu'on garde un lien avec nos supporters", affirme-t-il.
"On a eu l'idée: tout le monde sera confiné, tout le monde sera sur son téléphone donc donnez nous les codes d'accès du compte, on va faire un planning... au début, ils savaient pas trop mais, au final, il fallait juste se lancer! Ca a vachement bien pris, certains se sont pris au sérieux, d'autres moins... On a essayé de faire quelque chose d'un peu familial, à notre image, en rajoutant deux-trois blagues", sourit Dubié.
Dans un autre style, plus britannique, Simon Zebo a lui aussi ouvert la boîte à vannes. Notamment avec son coéquipier au Racing 92, l'Ecossais Finn Russell, qu'il surnomme "chocolat blanc".
- "Je fais des blagues" -
"Ca me vient naturellement. La plupart du temps, j'essaie juste de faire des blagues, de m'amuser... Je peux bien sûr faire un post un peu plus sérieux de temps en temps, pour une oeuvre de charité ou contre le racisme, par exemple. Mais 99,9% du temps, je fais des blagues", a confié l'Irlandais à l'AFP.
"Je suis authentique. Vous voyez des joueurs qui cautionnent des trucs qu'ils n'utilisent jamais mais, moi, j'essaie juste de me marrer", a ajouté le joueur du Racing 92, qui a également promis de ne jamais arrêter de poster une photo peu flatteuse de son ancien coéquipier Jonathan Sexton.
L'arbitre Laurent Cardona a lui, écrit, filmé et joué dans un sketch plein d'autodérision, diffusé sur Facebook, où il parodie les commentateurs du championnat.
Mais il n'y a pas que les blagueurs invétérés qui poursuivent l'esprit rugby. Les Rochelais Jean-Charles Orioli et Vincent Rattez ont ainsi lancé une cagnotte en faveur de l'hôpital de la ville. Elle a récolté près de 40.000 euros. Toulouse, Bordeaux-Bègles, Castres, Clermont ou Agent ont imité les Maritimes.
"On a fini avec une cagnotte à plus de 55.000 euros", a assuré Dubié. "Au final, les réseaux sociaux, ça a de bons côtés aussi."