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Le Moto GP va-t-il emprunter un système déjà bien établi en F1?

Comme en F1 où les communications radio entre les pilotes et leurs équipes font désormais partie intégrante de la course, le MotoGP étudie la possibilité d'un tel système qui poserait toutefois des problèmes spécifiques.

Le principal argument en sa faveur est de pouvoir prévenir les pilotes d'un danger sur la piste et de l'approche d'une zone sous drapeaux jaunes. Le système pourrait être étendu à d'autres fonctions, comme les changements de stratégie de course, comme cela se fait en F1.

Un premier essai a eu lieu avant le Grand Prix de Saint-Marin disputé dimanche à Misano et un deuxième, impliquant un nombre plus important de pilotes volontaires, aura lieu sur ce même circuit mardi.

"Nous avons déjà de bonnes informations par les panneaux" montrés aux pilotes à chaque fois qu'ils passent devant leur stand, estime Johann Zarco.

"Cela sera toujours intéressant d'en avoir plus, mais on ne peut pas faire comme en F1, nous sommes des motards", affirme le pilote français, sans toutefois expliquer la différence.

"Si cela ne me dérange pas, c’est un plus", juge pour sa part Maverick Vinales. "Parfois c'est difficile de voir les drapeaux jaunes et même le drapeau rouge (qui signifie l'interruption de la course, NDLR) qui apparaît sur notre écran. Quand on est en état de concentration maximum, on ne le voit pas toujours", indique l'Espagnol.

"Il faut essayer"

Franco Morbidelli est lui très positif. "C'est un bon développement pour l'avenir et aussi pour la sécurité. On verra si on peut s'en servir pour d'autres messages ou faire parler le pilote", indique le pilote italien, vainqueur dimanche du Grand Prix de Saint-Marin.

"L'une des choses que je préfère avec la Formule 1, c'est d'entendre les pilotes parler avec leur équipe. Cela serait bien de l'avoir aussi en MotoGP si cela ne dérange pas les pilotes et ne crée par un danger supplémentaire", ajoute-t-il.

Fabio Quartararo est lui plus réservé: "C'est déjà assez difficile comme ça de piloter sans avoir en plus quelqu'un qui vous parle".

Il souligne que le pilote peut déjà recevoir des informations qui s'affichent sur son tableau de bord pour l'avertir de dangers qui se trouvent plus loin sur la piste. Il préconise plutôt l'amélioration de ce moyen de communication. "Mais il faut essayer", concède le pilote Yamaha.

Les courses de MotoGP sont beaucoup plus courtes que celles de F1 et il n'y a pas d'arrêt au stand pour changer de pneus, réduisant la nécessité de communiquer avec le pilote, rappelle Fabio Quartararo.

Un plus pour les téléspectateurs?

"Si on me parle au milieu d'un virage, cela risque de me déranger. Mais je suis curieux de voir ce que cela donne. Je n'ai jamais entendu quelqu'un me parler dans mon casque quand je pilote, donc on va voir", note le Français, 2e au classement du Championnat du monde.

Les motos sont également plus bruyantes que les F1 et le pilote pourrait ne pas entendre les messages avec, en plus, le bruit du vent dans le casque.

Maverick Vinales ne néglige pas le plus que cela pourrait apporter pour les téléspectateurs: "Cela m'arrive de parler ou de crier sous mon casque, notamment quand je double un autre pilote alors d'avoir une retransmission comme en F1 pourrait être bien", souligne l'Espagnol.

L'exemple des pilotes de F1 montre que les interventions de leur ingénieur de course ne sont pas toujours les bienvenues. "Je sais ce que j'ai à faire", avait ainsi répondu sèchement le Finlandais Kimi Räikkönen à son interlocuteur qui lui donnait des conseils de stratégie.

Les commentaires, souvent peu flatteurs, de l'Allemand Sebastian Vettel sur ses adversaires et sur les incidents de course sont aussi célèbres.

Et puis, dans l'excitation du moment, des pilotes peuvent dire des choses qu'ils peuvent regretter ensuite. L'Espagnol Fernando Alonso s'était ainsi brouillé avec son motoriste Honda en estimant en direct pendant une course que le moteur de sa F1 était digne d'une catégorie inférieure. Toute vérité n'est pas toujours bonne à dire et... à entendre.

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