Accueil Sport

Dakar: Olivier Pain, le plaisir en galérant

Du podium aux "malle-motos"... Le Français Olivier Pain, troisième moto du Dakar en 2014, a retrouvé du plaisir avec les galériens du rallye-raid, sans assistance mais sans stress.

Il y a encore deux ans, à la fin d'une étape, il retrouvait sur le bivouac le soutien et l'aide technique de son équipe, et pouvait se reposer dans le confort d'un camping-car.

Désormais, Olivier Pain n'a plus que sa grosse malle de métal, d'où il sort chaque soir ses outils pour soigner, seul, sa KTM, après une journée sur les pistes ou dans les dunes. Et la nuit, c'est sous la tente!

Après dix participations consécutives entre 2006 et 2016 - il a terminé huit fois -, le Niortais de naissance, 36 ans, a retrouvé le célèbre rallye-raid par le chemin escarpé des "malle-motos", ces motards qui s'occupent de tout, du financement à l'aide technique, bien loin de la puissance des "teams", pour vivre leur passion du Dakar.

"Je fais le grand écart avec le haut niveau. Je voulais me mettre en difficulté, retrouver la sensation des premiers Dakar", explique-t-il, sans lever le nez de sa roue arrière, en essayant de tendre sa chaîne. "L'année dernière, je n'avais plus envie, plus d'aide non plus pour partir. Il fallait que je fasse le break."

-'un peu sado maso'-

Mais l'attrait pour le Dakar est trop fort. Il réussit à recueillir 55.000 euros, en plus de la moto, pour prendre le départ de Lima le samedi 6 janvier. S'il ne joue plus dans la cour des Yamaha, des KTM ou Honda officielles, Pain n'a rien perdu au guidon. A mi-parcours, il dominait le challenge des malle-motos.

L'essentiel est ailleurs: "Il n'y a pas le stress de la compétition, j'apprécie autrement", explique-t-il. "Avant, je me prenais la tête, là c'est moins de stress. Enfin c'est différent, c'est un stress pour garder du plaisir tout le temps."

A le voir "mécaniquer" sa moto, il est parfois difficile d'imaginer son "plaisir". Sa journée type est celle des 28 galériens - au départ - des malle-motos: arrivée au bivouac après l'étape, douche, repos, puis mécanique et étude du road-book, jusqu'à tard le soir parfois. "J'ai dormi 1h15 avant La Paz!", rigole-t-il. "On est tous un peu sado maso dans l'esprit."

"C'est quand même fun! Le seul stress que j'ai, c'est de tomber la journée pour faire plus de mécanique le soir", explique-t-il. Et que ce soit sur le podium, ou en presque anonyme, "l'objectif premier, c'est de finir!"

À lire aussi

Sélectionné pour vous