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Moto: "Il y a un effet Quartararo", assure le président de la Fédération française

"Il y a un effet Quartararo" pour la moto française après le sacre du Français en 2021, premier champion de monde tricolore en MotoGP, assure à l'AFP Sébastien Poirier, président de la Fédération française de motocyclisme.

Question: Qu'est ce que le sacre de Fabio Quartararo a changé pour la FFM ?

Réponse: "Avoir un champion du monde comme Quartararo, avoir un podium avec deux Français (Johann Zarco, le deuxième français qui assure régulièrement des podiums en MotoGP, ndlr) comme on a pu l'avoir l'année passée et cette année, c'est positif pour la moto, pour les sports mécaniques et pour tous les petits qui se rêvent d'être champion du monde. Pouvoir s'identifier à un champion français et voir l'impact que ce champion a dans son pays mais aussi dans le monde entier, c'est extrêmement positif. On a la chance d'avoir deux pilotes qui sont vraiment accessibles et qui essaient de transmettre, c'est donc un vrai plus pour cette génération-là, de pouvoir se rêver en Fabio. Selon moi, la vision globale de la moto aussi est plus positive. On l'a vu dans les chiffres liés à la campagne des primo-licenciés en septembre, on a battu un record historique. Alors, est-ce "l'effet post-Covid" ou est-ce-que c'est l'effet Quartararo ? Moi je pense qu'il y a un effet Quartararo".

Q: Des talents comme Quartararo ou Zarco se repèrent très jeunes. Comment devient-on un futur champion ?

R: "Je crois qu'il faut faire très attention sur le niveau sportif à huit ans, neuf ans ou dix ans. Construire un champion, ça s'inscrit sur le long terme. Il y a beaucoup d'étapes à franchir. On le voit avec Fabio Quartararo: dès son plus jeune âge, on a toujours su qu'il était extrêmement rapide et qu'il avait un côté hors norme (parti en Espagne très jeune, il y a remporté en 2013 et 2014 le championnat national, référence chez les jeunes, ndlr). Ceci étant, lorsqu'il est arrivé en Moto3 ou en Moto2, ça n'a pas été facile. Il a vraiment explosé en MotoGP donc il n'y a pas de vérité. Ce qu'il faut, c'est s'approprier, connaître les enfants, les suivre sur un temps long. Parfois, un enfant très bon, très jeune, peut ne pas réussir à franchir le cap à 17-18 ans".

Q: Qu'est ce qu'on peut attendre des Français à l'avenir ?

R: "Je rêve dans sept-huit ans qu'on puisse voir les fruits du travail qu'on mène aujourd'hui (...). On voudrait faire de la France l'égal de l'Espagne par rapport à la filière, qu'on ait une pyramide beaucoup plus large à la base et donc beaucoup plus haute. Je souhaiterais également qu'à tout âge, qu'à tout niveau sur toute discipline on puisse découvrir la moto de manière apaisée".

Q: Fin juillet, un jeune motard de 8 ans, Mathis Bellon, est décédé lors d'une course en Italie. Comment gère-t-on cela ?

R: "On a vécu un drame avec le décès d'un jeune pilote, et c'est un drame qu'on n'est pas habitué à gérer et fort heureusement on ne s'habituera jamais (...). La moto, c'était sa vie. Il était très heureux sur une moto. C'était vraiment quelque chose qui le passionnait et ce serait vraiment ne pas le respecter que d'associer la moto à quelque chose de négatif (...). Il y a aujourd'hui un travail d'accompagnement avec les enfants qui le connaissaient (...) On n'organise pas d'activité moto ou une activité sportive, quelles qu'elles soient, pour vivre ces moments-là. Mais ça fait partie de toute activité humaine. On ne peut pas nier le fait que pratiquer du sport, et pas seulement la moto, ça comporte un risque. Il y a un travail qui est fait pour minimiser ce risque, pour que les jeunes comprennent qu'il ne faut pas se mettre en positon de risque, qu'ils comprennent quel est leur niveau, pour ne pas se mettre en danger inutilement".

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