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Rallye de Grande-Bretagne: Ogier puissance cinq

Sébastien Ogier s'est offert un cinquième titre consécutif de champion du monde des rallyes, au Rallye de Grande-Bretagne dimanche, qui fait de lui le deuxième pilote le plus titré de l'histoire du WRC et du sport automobile français derrière Sébastien Loeb (neuf).

Au-delà du chiffre, ce titre obtenu avec l'équipe privée M-Sport, qui ne bénéficie que du soutien technique de Ford et ne dispose pas des moyens financiers et humains d'un constructeur, a une valeur sportive particulière.

Ogier n'est en effet que le troisième pilote sacré au volant de voitures de marques différentes, après l'Allemand Walter Röhrl et le Finlandais Juha Kankkunen.

"Cette année a été compliquée mais avoir ça à la fin, c'est incroyable", a réagi, en larmes, Ogier, arrivé chez M-Sport cette saison après le retrait soudain de Volkswagen fin 2016. "Nous avons tous travaillé très dur."

"Un titre signifie toujours beaucoup mais celui-là arrive après une année tellement difficile, a-t-il poursuivi un plus peu tard. Cette année était un peu à l'image de ce week-end que j'espérais plus tranquille!"

Comme un condensé de ce championnat dominé dans l'adversité, le Français n'a en effet pour la première fois pas été titré sur une victoire mais sur une troisième place acquise à force de volonté, à l'image de sa course contre la montre entre deux spéciales samedi soir pour réparer un disque de frein cassé, dans la nuit noire, le brouillard et la boue.

- 'Plus serré' -

Pour être sacré avant la manche finale en Australie, du 16 au 19 novembre, il lui fallait terminer avec une marge de 31 points minimum sur ses deux derniers rivaux, Thierry Neuville (Hyundai) et Ott Tänak (M-Sport/Ford).

Quatrième d'une Power Stage remportée par Neuville, il finit avec 32 longueurs d'avance sur le Belge, deuxième, et 46 sur l'Estonien, sixième. Il ne peut donc plus mathématiquement être rejoint.

"Il n'est jamais facile de gagner un titre mais, cette année, c'était clairement plus serré que l'année précédente", faisait remarquer Ogier avant la course. "Nous n'avions pas l'avantage que nous avons pu avoir sur les autres en termes de performance par le passé."

Son total de deux victoires (contre neuf, huit, huit et six lors de ces quatre premiers titres avec Volkswagen) en témoigne.

Mais la fiabilité et l'endurance sont venues compenser le déficit de vitesse: en douze rallyes, lui et son copilote Julien Ingrassia sont tout de même montés neuf fois sur la boîte. Personne n'a fait mieux.

A domicile, M-Sport a triplé la mise avec la première victoire en Mondial du Britannique Elfyn Evans, 28 ans, ainsi qu'un troisième titre constructeurs (après 2006 et 2007), son premier surtout sans le soutien officiel de Ford.

- Coup triple pour M-Sport -

Si le patron Malcom Wilson espérait jouer la gagne chez les pilotes pour la première fois, il n'en attendait pas tant par ailleurs, et explique ce succès tant par la fiabilité de ses voitures que par l'apport d'Ogier et son copilote Julien Ingrassia.

"Dès qu'ils sont entrés dans l'atelier, il a été facile de voir pourquoi Sébastien et Julien ont été quatre fois champions du monde. Ils sont très professionnels, entièrement dévoués au travail, avec une grande attention aux détails", dit-il. "Leur arrivée a permis à tout le monde de donner les 5% supplémentaires qui permettent d'avoir des résultats."

Y compris à Tänak et Evans, premier Gallois à s'imposer sur ses routes nationales grâce à des pneus DMACK développés spécialement pour l'occasion, qui réalisent tous deux leur meilleure saison en WRC.

Ogier, 33 ans, est né à Gap dans les Alpes le 17 décembre 1983. Après des débuts relativement tardifs dans la discipline, en 2006, il a fait ses premiers pas en Mondial en 2008, avant d'intégrer la structure WRC de Citroën en 2010 aux côtés de Loeb.

Voyant son horizon bouché chez la marque aux chevrons, il a rejoint Volkswagen dès 2012, pour remporter le titre mondial dès la première année du constructeur allemand en WRC, en 2013.

Julien Ingrassia, 37 ans, son copilote depuis 2006, est né à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Il a fait une école de commerce en Avignon puis vendu des boissons gazeuses, des aliments pour bébé et même des voitures... dans une concession Citroën.

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