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Rallye de Sardaigne: Sordo vainqueur, Tänak en tête du championnat

Il est passé à côté de la victoire, mais le lot de consolation devrait lui plaire: Ott Tänak (Toyota) a pris dimanche la tête du championnat du monde (WRC) malgré sa 5e place au rallye de Sardaigne, remporté par l'Espagnol Dani Sordo (Hyundai).

Sur le plan comptable, la prise de pouvoir du pilote balte est indiscutable. Mais au vu de sa domination outrageuse sur les routes sardes depuis samedi, il peut en vouloir à sa direction assistée, qui a choisi de l'abandonner dans l'ultime spéciale et a offert les lauriers à Sordo, vainqueur devant le Finlandais Teemu Suninen (M-Sport Ford) et le Norvégien Andreas Mikkelsen (Hyundai).

A l'arrivée de la Power Stage, Tänak n'a d'ailleurs pas lâché un mot, prostré sur son volant.

Un silence qui contrastait avec l'ébahissement de Sordo, victorieux du deuxième rallye de sa carrière.

"C'est incroyable! Je n'ai pas de mots pour décrire cela, s'est exclamé l'Espagnol. Même avec l'erreur (la défaillance mécanique, ndlr) de Tänak, c'est formidable. (Je suis) désolé pour Ott."

En finissant à la 5e place de cette 8e épreuve (sur 14) de la saison, Tänak a raté l'occasion de frapper un grand coup sur la tête de ses rivaux pour le titre, Sébastien Ogier (Citroën) finissant hors des points et Neuville (Hyundai) 6e.

Au classement des pilotes, il double néanmoins le Français, distancé de quatre points, et limite la casse par rapport au Belge, maintenu à sept unités (contre huit au début du week-end).

Du côté des constructeurs, la hiérarchie n'a pas changé: Hyundai mène la danse avec 242 points devant Toyota (198 pts), Citroën (170 pts) et M-Sport (152 pts).

- Domination flagrante -

Impérial, malin et extrêmement rapide durant tout le week-end, Tänak s'est placé en embuscade (3e à 11 sec 2/10) vendredi soir, bien qu'il ait dû ouvrir la route une partie de la journée. Il a ensuite remporté les six spéciales de samedi, pour s'installer en tête du classement général puis creuser l'écart.

Sa domination a été d'autant plus flagrante qu'Ogier végétait dans les tréfonds du classement, après un bris de suspension le contraignant à l'abandon dans la 5e spéciale, vendredi.

"Ce n'est pas un week-end positif pour nous, mais c'est la loi du sport automobile. Il faut l'accepter et déjà se concentrer sur le prochain (rallye)", a réagi le Français à l'arrivée de l'ultime spéciale.

Quant à leur grand rival Thierry Neuville, il occupait une décevante 6e place, plombé par de mauvais choix de pneumatiques et divers incidents.

"Nous avons poussé autant que nous le pouvions, mais dans les ornières la voiture a filé tout droit (...) On ne pouvait rien faire de plus", a déploré le Belge.

Mais le coup du sort qui a frappé Tänak, conjugué aux 4 (Ogier) et 3 points (Neuville) grappillés par ses adversaires durant la Power Stage, a ruiné ses velléités d'escapade au classement des pilotes.

Place maintenant à la trêve estivale, qui ne sera rompue que le 1er août par le rallye de Finlande.

Pour Tänak et son équipe, ce sera sans doute l'occasion de méditer sur cette énième défaillance technique.

L'épisode malheureux de dimanche est en effet loin d'être isolé: en mars, au Rallye de Corse, Tänak avait déjà perdu la tête à cause d'une crevaison.

Un mois plus tard, sur les routes d'Argentine, un souci de transmission puis un problème électrique avaient miné son week-end.

De quoi faire naître quelques doutes sur la fiabilité de la Toyota, alors que Tänak court derrière son premier titre.

Des questions qui peuvent aussi s'appliquer à Neuville, contraint à l'abandon lors du rallye d'Australie en novembre, alors qu'il luttait pour le titre.

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