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Rallye: derrière Loeb et Ogier, c'est bouché pour les Français

Après Ogier, le déluge ? Alors que la saison 2020, qui débute cette semaine avec le Monte-Carlo, devrait être la dernière du sextuple champion du monde des rallyes, pour la relève française, les places sont chères en WRC.

Cette année comme en 2019, deux tricolores courent tout ou partie du championnat en qualité de pilotes officiels dans la catégorie reine: Sébastien Loeb (45 ans, champion de 2004 à 2012), qui doit disputer six manches sur treize avec Hyundai, et Sébastien Ogier (36 ans, sacré de 2013 à 2018), passé chez Toyota.

Dans leur sillage, les candidats (Pierre-Louis Loubet, Adrien Fourmaux, Yohan Rossel, Jean-Baptiste et Mathieu Franceschi ou encore Nicolas Ciamin) sont nombreux, grâce notamment au programme de détection et d'accompagnement de la Fédération française du sport automobile (FFSA), mais un bon coup de volant ne garantit pas d'atteindre le dernier échelon.

"C'est compliqué parce qu'il n'y a que trois constructeurs (Hyundai, Toyota et M-Sport Ford, ndlr) et qu'on est beaucoup de prétendants", résume Adrien Fourmaux, 24 ans, interrogé par l'AFP.

Fin 2019, Citroën, qui a lancé les carrières des deux Sébastien, s'est subitement retiré suite à la décision d'Ogier de tenter de reconquérir ailleurs le titre mondial cédé à l'Estonien Ott Tänak. Ce sont donc deux voitures de moins qui courent en 2020 et une porte toute indiquée qui se ferme pour les tricolores, alors même que le plateau n'a jamais été aussi relevé.

- "Peu d'élus" -

"Il y a très peu d'élus pour arriver en WRC donc j'étais dans l'obligation de gagner", renchérit le Corse Pierre-Louis Loubet, titré en WRC2, la catégorie inférieure, l'an dernier. "Ca me permet de voir venir un peu plus", dit le pilote de 22 ans dont le programme n'a pas encore été annoncé mais qui espère disputer plusieurs manches en WRC.

"Du moment où tu ne gagnes pas, tu as l'impression que c'est une montagne car il y a tellement de jeunes bons qui rêvent d'y accéder que ce n'est pas forcément tous les ans qu'il y a un nouveau pilote", confie le fils d'Yves Loubet, champion d'Europe des rallyes en 1989.

En 2020, un seul "rookie", le Finlandais de 19 ans Kalle Rovanperä, se voit offrir une saison complète, quand plusieurs têtes d'affiches, dont son compatriote Jari-Matti Latvala, vice-champion en 2010, 2014 et 2015, se retrouvent sur le carreau.

Il faut dire que le fils de l'ancien pilote Harri Rovanperä cumule les bons points. A commencer par celui d'être issu de la patrie du rallye, qui a produit six champions du monde se partageant treize titres (seule la France a fait mieux avec seize couronnes, dont quinze pour les seuls Loeb et Ogier) et qui est la mieux représentée avec trois titulaires au plus haut niveau cette saison. Sa place était toute trouvée chez Toyota, l'équipe de son compatriote Tommi Mäkinen.

- "Trouver le meilleur filon" -

Dans cet univers ultra-concurrentiel, "on n'a pas le choix: il faut être meilleur que les autres et pas que derrière le volant", poursuit Fourmaux, qui a fait ses débuts en Mondial en 2019, inscrivant un point grâce à sa dixième place au Monte-Carlo.

"Il faut trouver le meilleur filon, trouver quelqu'un qui nous suive le plus possible et qui nous fasse monter", détaille le pensionnaire de l'équipe de France FFSA Rallye (aux côtés de Loubet et du champion de France Yohan Rossel, 24 ans, engagé en WRC3 au volant d'une Citroën C3).

C'est M-Sport qui lui offre sa première saison complète en WRC2 cette année, avant peut-être d'être promu dans ses rangs vers la catégorie reine.

Ceux qui y parviendront devront relever un nouveau défi corsé: rester durablement en WRC, contrairement à Stéphane Lefebvre, rétrogradé en 2018 après un passage peu concluant au sein de l'élite chez Citroën.

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