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Tour de Corse: Ogier signe un début de saison idéal

Irrésistible sur les routes de l'Ile-de-Beauté, Sébastien Ogier a signé dimanche à Ajaccio un deuxième succès au Tour de Corse et un début de saison idéal, marqué par trois victoires en quatre rallyes.

Après quatre rallyes sur les 13 au calendrier de 2018, le Français de M-Sport Ford compte 17 points d'avance sur le Belge Thierry Neuville (Hyundai) et 39 sur l'Estonien Ott Tänak (Toyota), respectivement 3e et 2e dimanche.

Et l'écart avec Neuville pourrait augmenter de quatre points si son appel de la pénalité reçue au Mexique (pour avoir coupé une chicane dans la Power Stage) était accepté par la FIA.

"C'est une très bonne nouvelle de voir qu'on progresse et que la voiture est plus rapide que l'année dernière", souligne Ogier, qui a "vraiment pris du plaisir".

"C'est prometteur pour la suite", ajoute le quintuple champion du monde, et "c'est un beau symbole de gagner 10 ans après avoir fêté ici mon titre junior".

Dimanche matin, Ogier a géré dans la spéciale longue de 55 kilomètres entre Vero et Sarrola-Carcopino (ES11), qui avait nécessité la compilation de 87 pages de notes par son copilote Julien Ingrassia. Il laissait Tänak revenir à 31 secondes avant la "Power Stage", qu'il terminait ensuite 3e.

- Loeb très attendu -

S'il n'avait pas le handicap d'ouvrir la route le premier jour à chaque rallye abordé en tant que leader, notamment sur terre, on pourrait considérer qu'un sixième sacre est d'ores et déjà en très bonne voie.

Signe de sa domination, c'est la première fois depuis octobre 2016 que le Français gagne deux rallyes coup sur coup. Il pilotait alors une Volkswagen Polo-R unanimement considérée comme la meilleure du plateau, ce qui n'est pas le cas de sa Ford Fiesta RS actuelle.

Son équipier, le Britannique Elfyn Evans, a d'ailleurs terminé à plus de deux minutes, sans avoir rencontré de problèmes.

Ogier a écrasé la concurrence vendredi dans les trois premières spéciales avant de contrôler les deux jours suivants.

Seul Sébastien Loeb semblait éventuellement en mesure de suivre son rythme mais il a commis une erreur dès la deuxième spéciale vendredi matin, ce qui l'a exclu de la lutte.

La popularité du nonuple champion du monde demeure intacte, en témoigne son passage très attendu par des centaines de photographes amateurs sur la route de liaison passant dimanche matin par les panoramas époustouflants du Talcini, du Vénacais et du Celavo.

"J'ai beaucoup de respect pour Loeb qui s'est encore montré très rapide ce week-end malgré sa sortie", a souligné Ogier.

"Il serait encore aux avant-postes s'il avait la motivation pour revenir à temps plein" en WRC, a assuré son ancien coéquipier et rival.

La troisième et ultime pige prévue en 2018 pour l'Alsacien, 5e au Mexique après avoir crevé, aura lieu en octobre lors du Rallye de Catalogne.

- Lappi convaincant -

D'ici là, Ogier aura encore marqué beaucoup de points. Le meilleur reste certainement à venir grâce à l'engagement accru de Ford auprès de M-Sport, qui devrait bientôt porter ses fruits au niveau du développement.

Le Gapençais a déjà remporté trois rallyes cette saison (Monte-Carlo, Mexique, Corse) contre deux seulement l'an dernier, quand sa régularité lui a permis de devancer l'inconstant Neuville.

Le Français a survolé cette 61e édition du Tour de Corse, mais quelques enseignements intéressants peuvent en être tirés concernant ses adversaires.

Du côté de Hyundai, Neuville, qui n'a pas remporté de spéciale pour la première fois depuis 28 rallyes, semble avoir pris la mesure du Norvégien Andreas Mikkelsen, qui a passé le week-end à chercher les bons réglages, en vain.

Chez Toyota, le Finlandais Jari-Matti Latvala voit son statut de leader de plus en plus contesté par Tänak, alors que son compatriote dans l'écurie nippone, Esapekka Lappi, a montré de prometteuses aptitudes sur asphalte.

Quant au Britannique Kris Meeke, chez Citroën, il a encore souffert de la comparaison avec Loeb et raté une bonne occasion de marquer des gros points: il était deuxième derrière Ogier, samedi après-midi, quand il est parti à la faute dans l'ES10.

Loin de ces tourments, Ogier trace son chemin. Dans trois semaines, le pilote de 34 ans aura un défi à sa mesure: ouvrir la route (et balayer la terre) en Argentine, dans un rallye qu'il n'a encore jamais remporté.

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