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Athlétisme: Lamote, l'heure de la revanche

On refait le match: deux ans après Amsterdam, Rénelle Lamote veut prendre sa revanche sur l'Ukrainienne Nataliya Pryshchepa, qui l'avait alors privée de l'or, en finale du 800 m des Championnats d'Europe d'athlétisme vendredi soir à Berlin.

"L’Ukrainienne, c'est la plus dangereuse, celle qui a le meilleur finish", souligne Thierry Choffin, entraîneur de la Française.

Comme Pryshchepa attendra pour user de sa meilleure arme, il faudra que Lamote (24 ans) invente quelque chose, soit en prenant la course à son compte comme en demi-finale mercredi, déconseillé par le coach, ou probablement en attaquant de loin, à la Bosse, pour émousser le finish de sa principale rivale (23 ans).

Lamotte, qui revient de loin, a retrouvé la taille patronne en demi-finale, menant de bout en bout pour s'imposer en solitaire (1:59.44).

Après la médaille d'argent aux +Europe+ 2016, la Seine-et-Marnaise avait pour objectif la finale aux Jeux de Rio. Mais, au Brésil, elle avait échoué dès les séries, handicapée par une aponévrosite plantaire qu'elle avait cachée.

Plus encore que le mal physique, sa +perf+ médiocre et sa cachotterie avaient fait des dégâts. Elle en a "ras le bol", se laisse aller, prend du poids, sans jamais néanmoins penser à stopper sa carrière. Une crise profonde, existentielle même.

Les efforts conjugués de son entraîneur, d'une psychologue et d'une diététicienne, pour remettre de l'ordre, aident la jeune femme à remonter la pente. Mais c'est ensuite le mollet gauche qui est touché. Adieu saison estivale 2017 et les Mondiaux de Londres.

- Plaisir retrouvé -

Lamote en a fini désormais avec la douleur. Et le plaisir de courir est revenu.

"Le début de saison a été pourtant difficile. Je devais retrouver le rythme de la compétition, n'ayant plus couru depuis les Jeux de Rio, me réhabituer à courir sous les deux minutes. En course, j'étais trop pressée", explique la native de Coulommiers, qui s'entraîne à Fontainebleau.

Pendant plusieurs semaines, elle est ainsi restée aux portes des deux minutes et du chrono requis (2:00.60) pour Berlin.

En se frottant à l'élite mondiale, fin juin à Paris lors du meeting de Ligue de diamant à Charléty, Lamote a enfin trouvé la clé. "A Monaco (en juillet), elle avait été pourtant trop passive", ajoute Thierry Choffin.

"Je pense que ma course (demi-finale à Berlin, ndr) n’a pas trop plu aux filles qui l’ont regardée", a souligné Lamote mercredi à Berlin.

Et de justifier sa tactique: "J’ai l’habitude de m’entraîner sur des tempos de moins de deux minutes au 800 m. Pour moi, il est beaucoup plus agréable de courir comme ça que comme (en série), où j’avais de moins bonnes sensations. J’ai l'impression d'avoir tout géré tranquillement. Ça a été une des courses les plus agréables de ma carrière. Mais ce n'était qu'une demi-finale".

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