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Athlétisme: Rénelle Lamote, le retour en forme à point nommé

La double vice-championne d'Europe du 800 m Rénelle Lamote a retrouvé en juin le niveau de ses meilleures années, un an et demi après un changement radical de structure d'entraînement. Favorite des Championnats de France disputés de vendredi à dimanche à Angers, elle aborde la période olympique avec le sourire retrouvé.

Entre des Mondiaux frustrants en 2019 à Doha (éliminée en demi-finale) et une année 2020 discrète à cause du manque d'enjeu et de compétition, ça faisait longtemps que Rénelle Lamote n'avait pas fait parler la poudre sur la terrible dernière ligne droite du 800 m pour descendre le chrono sous les deux minutes, le marqueur du très haut niveau mondial.

Trois ans après, elle vient de signer en juin 1 min 58 sec 65 à Montreuil (minima olympique) puis 1 min 58 sec 11 à Chorzow (Pologne), le 2e chrono de sa carrière à un dixième de seconde de son record de 2016.

"Ca faisait des années que je n'avais pas fait autant de travail sur la durée, je ne me suis pas blessée depuis que je suis arrivée à Montpellier (en janvier 2020). L'entraînement est assez doux, basé sur les sensations, c'est hyper agréable, pas violent", explique Lamote à l'AFP.

En janvier 2020, la demi-fondeuse avait décidé de quitter Fontainebleau et son entraîneur de très longue date Thierry Choffin pour rejoindre Montpellier et Bruno Gajer.

"Que le chrono tombe c'est un soulagement, ça représente un an et demi de boulot", assure-t-elle.

- "Plus forte" -

"Là je me sens encore plus forte que pendant mes meilleures années, j'aborde les Jeux olympiques dans de bien meilleures conditions qu'à Rio en 2016", où elle avait été éliminée en séries.

Sixième performeuse mondiale de l'année, Lamote peut viser début août la finale olympique où tous les rêves sont permis, d'autant plus en l'absence de la Sud-Africaine Caster Semenya, double tenante du titre, barrée par le règlement sur les athlètes hyperandrogènes.

"Ce n'est pas une renaissance mais je sens que j'ai grandi. Aujourd'hui je vis l'athlé de mes rêves, avec un cadre qui me correspond, une façon d'aborder la compétition qui me plaît", ajoute la coureuse de 27 ans.

"C'est une athlète qui arrive à maturité, avec une grande autonomie. Elle gère son projet en adulte, elle a grandi. Je n'impose rien, j'accompagne. Je n'allais pas la traiter comme une cadette! Maintenant vous avez une femme qui dirige son projet. Cet aboutissement est très agréable", abonde son coach Bruno Gajer.

"Elle est très impliquée, à fond tous les jours, c'est l'athlète idéale, au niveau de l'application, du sérieux, de l'envie. Ceux qui s'entraînent au quotidien avec elle voient ce qu'elle met de sa personne. Elle a aussi cette capacité à mettre de la douceur autour d'elle. Les athlètes se retrouvent pour boire des verres, elle +distribue+ autour d'elle. Elle est généreuse dans sa façon d'être", remarque l'entraîneur à propos de l'athlète au sourire facile et à l'humour décalé qui régale ses suiveurs sur les réseaux sociaux.

- "Une grande championne" -

"Parler de renaissance serait exagéré. Elle n'avait pas disparu, elle était présente aux Mondiaux à Doha. J'ai récupéré une grande championne, je la remets en état", ajoute-t-il.

Sur l'effet des pointes de nouvelle génération, qui affolent les chronos sur demi-fond, Lamote reste lucide: "l'an dernier quand je n'étais pas en forme elles n'étaient pas efficaces. Aujourd'hui que je suis en forme, +forte en pied+, dynamique au sol, j'arrive à courir avec et c'est différent. En fin de course la chaussure m’accompagne dans la dernière ligne droite."

Historiquement forte face au chrono, Lamote doit désormais se remettre en mode "tactique", un aspect qui lui a parfois fait défaut dans sa carrière pour décrocher un grand titre (vice-championne d'Europe en plein air en 2016 et 2018, en salle en 2019).

Il lui reste les deux courses des Championnats de France et le meeting de Monaco le 9 juillet avant de s'envoler pour le Japon.

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