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Basket: une "situation complexe" reconnaît Jordi Bertomeu, patron de l'Euroligue

"Nous sommes conscients que la situation est complexe", a reconnu Jordi Bertomeu, patron de l'Euroligue, alors que le projet de l'Asvel semble soulever l'enthousiasme de l'Espagnol de 61 ans, dans un entretien mercredi, à la veille du début de la saison 20/21.

Q: Quel sentiment prédomine chez vous pour la saison qui débute jeudi, sous la menace du Covid-19?

R: Beaucoup d'enthousiasme surtout. Tout le monde (équipes, joueurs, staff de l'Euroligue...) voulait vraiment revenir. Mais nous sommes aussi conscients que la situation est complexe. Pendant les mois d'août et septembre, nous avons beaucoup travaillé avec les clubs, nous avons mis en place des mécanismes de flexibilité pour changer les dates d'une rencontre ou même jouer un match dans un pays différent. Ce seront des circonstances que nous pourrions connaître au cours de la saison, mais nous avons mis en place ces mécanismes pour que cela se fasse avec le moins de problèmes possibles. Nous savons que la pandémie est en constante évolution, d'un pays à l'autre, nous avons 42 équipes (18 en Euroligue, et 24 en Eurocup), qui voyagent chaque semaine et c'est difficile à gérer."

Q: Comment l'Euroligue a-t-elle absorbé le choc financier d'une fin de saison arrêtée bien avant son terme?

R: "Nous avons déjà dit que nous avions subi une baisse de revenus d'environ 30%. Les clubs n'ont perçu que 13% de moins par rapport à la somme qu'ils auraient dû recevoir. Bien sûr, cela a été une mauvaise année pour nous et pour tous les clubs. Pour tous les sports, je pense."

Q: Votre projet est-il viable malgré la crise actuelle?

R: "Oui. L'Euroligue a montré que ces dernières années, surtout depuis que nous avons changé de format, les revenus ont été multipliés de manière exponentielle. Nous sommes pratiquement à 150% de revenus de plus qu'en 2016, lorsque nous avons commencé avec cette nouvelle formule. Hier, nous avons annoncé un nouveau sponsor. Dans les prochains jours, nous en annoncerons d'autres. Il est évident que nous avons eu une mauvaise année, mais je crois qu'aucun secteur de l'économie n'y a échappé, nous ne sommes pas une exception. Mais structurellement, l'Euroligue continue d'être en bonne santé."

Q: L'Asvel a disputé sa première saison en Euroligue l'an passé. Quel regard portez-vous sur ce club?

R: "Je n'aime pas me prononcer sur l'aspect sportif. Il est à penser à moyen et long terme, il faut être cohérent dans le temps. Je pense que l'Asvel est sur la très bonne voie à cet égard. De l'Asvel, j'aime beaucoup la vision du propriétaire (Tony Parker, NDLR), la structure du club. Le fait qu'une autre entité sportive aussi importante que l'Olympique lyonnais soit maintenant entrée dans le capital confirme également qu'il s'agit d'un projet qui a un bel avenir. J'espère que dans un délai raisonnable, le club pourra avoir une salle qui lui permettra d'être encore plus compétitif en Euroligue, mais ils sont sur la bonne voie et nous sommes très satisfaits de la décision que nous avons prise."

Q: Avez-vous envisagé de reporter la fin de la saison régulière, qui devra se terminer au 13 avril?

R: "L'idée, c'est de finir le 31 mai à Cologne (avec le Final 4, NDLR), et nous n'avons pas de marge après, car il y aura les play-offs des différents championnats européens, puis les tournois de qualification olympique. Nous devons tous faire des efforts pour nous tenir à cette date et tous les clubs en sont conscients."

Q: Pour tenir ce calendrier, vous pourriez délocaliser certains matches. Avez-vous des salles prévues à cet effet?

R: "Oui, nous avons une liste de salles pour jouer nos compétitions. Il y a plus d'une vingtaine de salles qui pourraient être utilisées. Si cela devait se faire, il faudra que cela le moins pénalisant pour l'équipe, en recherchant le site le plus proche possible. Nous nous adapterons pour trouver la solution la plus confortable pour les équipes."

Propos recueillis par Guillem HIDALGO

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