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Championnats de France d'athlétisme: des absences qui inquiètent à un mois des JO

Une véritable hécatombe: les Championnats de France d'athlétisme, prévus de vendredi à dimanche à Angers, sont marqués par une cascade de forfaits parmi les têtes d'affiche tricolores, une situation très préoccupante à un mois de l'ouverture des Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août).

Ce rendez-vous annuel est censé constituer un passage obligé avant chaque grande compétition internationale mais cette fois ce sont surtout les absents de poids qui font parler d'eux. Blessés ou en méforme, ce sont pas moins de cinq grands noms de ce sport (Quentin Bigot, Pascal Martinot-Lagarde, Pierre-Ambroise Bosse, Jimmy Vicaut, Christophe Lemaitre) qui ont fait défection cette semaine, suscitant l'inquiétude alors que le départ pour le Japon approche à grands pas.

Si le vice-champion du monde du marteau Quentin Bigot, vraie possibilité de médaille aux JO, s'est voulu rassurant malgré une contracture au niveau du dos, les craintes sont plus vives pour ses autres camarades.

Pascal Martinot-Lagarde n'a pas retrouvé la pleine possession de ses moyens depuis sa blessure à l'ischio-jambier cet hiver. Incapable de passer un obstacle pour le moment, le médaillé d'or européen sur 110 m haies ne panique pas et attend des jours meilleurs mais le temps presse.

Le recordman d'Europe du 100 m (9 sec 86) Jimmy Vicaut, qui ressent une gêne musculaire, ne veut pas non plus prendre le moindre risque. Quant à Pierre-Ambroise Bosse, dont la carrière suit une pente déclinante depuis son sacre mondial sur 800 m en 2017, il revient à peine de blessure (jambe gauche) et n'a pas encore couru en plein air cette saison. Les chances de podium aux JO étaient déjà très hypothétiques pour ces deux athlètes, elles tiennent désormais du miracle.

- L'attraction Mekhissi -

Le médaillé de bronze du 200 m à Rio, qui ne sera pas à Angers en raison "de mauvaises réactions aux vaccins contre la Covid-19" selon son entourage, n'a toujours pas satisfait aux critères chronométriques dont la date limite est fixée au 29 juin, soit deux jours à peine après la fin des Championnats de France. Le Savoyard, qui sort de plusieurs saisons ratées, n'a plus que le relais 4x100 m comme planche de salut pour rallier Tokyo. Mais il n'est que le 16e Français au bilan sur la distance... Autant dire que sa présence au Japon est très incertaine.

Le tableau d'ensemble n'est donc guère reluisant pour l'athlétisme tricolore, qui sort de deux grandes compétitions ratées (10 médailles dont trois en or à l'Euro-2018, deux médailles et aucun titre aux Mondiaux-2019).

Il restera tout de même quelques vedettes pour pimenter le programme à Angers, hôte de la compétition pour la troisième fois d'affilée avant les JO.

A la perche, Renaud Lavillenie sera en quête d'une 11e couronne nationale. Le champion olympique 2012, qui a été privé de l'Euro en salle sur blessure après un début d'année très prometteur (6,06 m le 27 février à Aubière), tentera de confirmer son retour en forme (5,92 m dimanche à Chorzow).

Mélina Robert-Michon, qui va essayer de s'offrir un 20e titre au disque à 41 ans, monte également en puissance comme elle l'a démontré samedi à Vénissieux en réussissant son meilleur jet depuis près de quatre ans (65,30 m).

Tous les voyants sont aussi au vert pour Alexandra Tavernier (marteau) et Wilhem Belocian (110 m haies), candidats déclarés au podium à Tokyo.

Mais la grande attraction du week-end pourrait bien être Mahiedine Mekhissi. Le triple médaillé olympique, qui avait manqué les Mondiaux de Doha en 2019 pour se faire opérer du tendon d’Achille, n'a plus couru de 3000 m steeple depuis l'Euro-2018. S'il veut disputer ses 4e JO, le quintuple champion d'Europe n'aura pas le droit à l'erreur à Angers.

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