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Championnats de France: les gros bras assurent le minimum

Mekhissi, Lavillenie, Bosse: les stars de l'athlétisme français en lice dimanche à Albi ont été fidèles à leur statut lors de la dernière journée des Championnats de France sans toutefois forcer leur talent, à un mois des Championnats d'Europe (7-12 août à Berlin).

Pour Mahiedine Mekhissi, il y avait quelques doutes à lever après un début de saison estivale poussif. Le triple médaillé olympique n'a pas fait exploser les compteurs sur 3000 m steeple (8 min 33 sec 59, très loin de son record d'Europe de 2013 en 8 min 0 sec 09) mais il s'est tout de même rassuré avec un 5e titre, lui qui compte doubler en Allemagne sa distance fétiche avec le 5000 m.

"C'était un vrai test avant les Championnats d'Europe, a déclaré l'athlète de 33 ans. C'est de bon augure. La forme commence à revenir même si aujourd'hui je n'étais pas saignant. J'avais des doutes au niveau de ma fatigue, ce n'est pas encore ça mais ça va de mieux en mieux. Cela fait une semaine que je suis monté à Font-Romeu, on se prépare du mieux possible."

Simple formalité également pour Renaud Lavillenie, qui s'est adjugé un 8e sacre national. Le recordman du monde du saut à la perche (6,16 m) s'est contenté d'une barre à 5,80 m face à une opposition trop faible.

- Le "bluff" raté de Bosse -

"A partir du moment où j'ai commencé mon concours, il était déjà fini, s'est justifié Lavillenie. Je n'ai pas l'habitude de faire des concours tout seul sous 35 degrés. Après, j'ai manqué de lucidité et d'efficacité sur mes sauts à 5,90 m. Il y avait la place mais le plus important était d'assurer le titre. Je préfère avoir cette frustration tout en étant capable de gagner et de faire 5,80 m."

Pierre-Ambroise Bosse a lui joué "au bluff", comme il l'a lui-même avoué mais n'a pas réussi son coup. Certes, le champion du monde du 800 m s'est octroyé une 4e médaille d'or (1 min 46 sec 66) mais il a été devancé in extremis par le Kényan Sammy Kirongo après avoir fait la course en tête dès le départ pour essayer d'améliorer son record de France (1 min 42 sec 53).

"Je suis en train de déboucher les tuyaux, c'est pas mal, a-t-il expliqué. Je me fais taper sur la fin, c'est un peu dur mis je voulais tenter un coup. Je suis un joueur, c'est ça qui fait ce que je suis. S'il y avait bien un moment pour tester quelque chose, c'était aujourd'hui."

Les autres médaillables à Berlin ont aussi fait le métier dimanche, sans plus, à l'image d'Alexandra Tavernier (73,72 m au marteau), de Pascal Martinot-Lagarde, vainqueur du 110 m haies (13 sec 33) devant Garfield Darien (13 sec 35) en l'absence d'Aurel Manga et de Dimitri Bascou, blessés. Seule Jeanine Assani Issouf a fait forte impression en signant la 2e performance européenne de 2018 au triple saut (14,43 m).

- Montée en puissance -

Les Bleus et leurs chefs de file montent donc en puissance à leur rythme en vue de l'Euro, mais la DTN aura surtout apprécié les "perfs" enregistrées samedi comme le chrono canon de Carolle Zahi sur 100 m (11 sec 01, 2e au bilan continental), la belle santé de Renelle Lamote (800 m) et le record de France de Ninon Guillon-Romarin à la perche (4,73 m).

Une liste à laquelle s'ajoute l'incontournable Kevin Mayer, initialement programmé à la perche et sur 1500 m, mais qui ne s'est testé samedi qu'au disque en raison d'un début de fièvre. Avec un lancer à 48,16 m, le champion du monde du décathlon, habitué de ces coups de fatigue avant les grandes échéances, a lui aussi semblé satisfait de son court passage à Albi.

Pas d'inquiétude non plus pour le co-recordman d'Europe Jimmy Vicaut, qui n'a pas pris le départ de la demi-finale du 100 m après avoir ressenti une pointe à l'adducteur droit, vendredi.

Bref, un bilan "globalement" positif pour le Directeur technique national Patrice Gergès, qui devrait dévoiler lundi une première liste de sélectionnés pour Berlin dans laquelle ne figureront pas les athlètes blessés, dont Vicaut.

kn/chc

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