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Une semaine après sa grosse frayeur face à Gloucester, La Rochelle n'a cette fois pas tremblé pour prendre le meilleur sur les Saracens, leaders de Premiership impuissants (24-10), dimanche à l'occasion du dernier quart de Champions Cup.
En demi-finale dans trois semaines, les joueurs de Ronan O'Gara poursuivront leur triptyque anglais avec au programme Exeter, cette fois au Matmut Atlantique de Bordeaux, dans un duel entre le tenant du titre et le lauréat de l'épreuve tronquée de 2020, moins glamour sur le papier que le énième combat des chefs entre le Leinster et Toulouse, opposés à Dublin comme l'an dernier au pareil stade.
Jamais +Sarries+ et Maritimes ne s'étaient croisés mais leur combat d'étoilés (une pour les coéquipiers de Grégory Alldritt, trois pour ceux d'Owen Farrell), aux airs de retrouvailles pour nombre d'internationaux des deux camps et pour le colosse australien Will Skelton, quatre fois titré dans les rangs londoniens (deux continentaux et deux de Premiership), restera dans les mémoires du stade Deflandre, plus serein que le week-end dernier.
Comme pressenti, ce quart a été moins enlevé que les trois précédents avec trois essais inscrits seulement et des défenses à la hauteur de l'événement, notamment la rochelaise.
Il a confirmé la prépondérance de Levani Botia, expert-ès rucks qui, s'il n'avait pas chaussé les crampons ce dimanche après midi, aurait pu déterrer tous les pavés trop saillants de la trouée d'Arenberg.
Quel chantier pendant une heure à désarçonner des +Sarries+, machine à gagner et référence européenne il y a quelques années avant d'être reprise pour fraudes salariales, mais fortement et étonnamment indisciplinée et donc sanctionnée par le sifflet de l'Irlandais Andrew Brace, beaucoup moins influent que le week-end dernier entre Exeter et Montpellier.
- Des Sarries impuissants -
Au delà du combat au sol, le Fidjien, élu homme du match, a apporté son écot dans le jeu avec plusieurs charges dévastatrices, avant ce franchissement à l'heure de jeu suivi d'un service aux petits oignons pour le doublé de Tawera Kerr-Barlow, synonyme de véritable break (21-3).
Comme attendu, la puissance locale a fait des dégats sur chaque impact, avec le seul Maro Itoje capable d'y répondre sur la longueur. Antoine Hastoy, à 5 sur 7 face aux perches, l'a bonifiée au score, de même que Kerr-Barlow, qui a choisi une course oblique pour récompenser le premier temps fort des siens avec des percussions faisant mal au passage de Pierre Bourgarit et Reda Wardi (16-3, 34).
Et les +Sarries+ dans tout ça ? Hormis en mêlée, ils ont montré des faiblesses dans la majorité des secteurs et sur les cinq fois où ils se sont vraiment approchés de la ligne, ils ne l'ont percée qu'une fois par l'entrant Eroni Mawi (21-10, 62).
Les autres, que ce soit sur ballons portés suite à des pénaltouches ou sur mêlée, ont soit été coffrés comme Nick Tompkins (52), soit n'ont pu aplatir après avoir pourtant atteint la terre promise (74, 75) alors qu'ils évoluaient en supériorité numérique (carton jaune pour Brice Dulin).
La suffisance des joueurs à la caravelle avait été pointée par O'Gara après la qualification arrachée face à Gloucester (29-26). Cette fois, le manager irlandais ne pourra pas reprocher grand chose à ses combattants, parés pour la migration avec leur peuple jaune et noir dans trois semaines vers Bordeaux avec l'objectif de s'inviter une troisième fois de suite en finale.