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Coupe d'Europe: soirée noire pour Iribaren

Approximations, choix hasardeux, fébrilité... Remplacé après une première période cauchemardesque, le demi de mêlée Teddy Iribaren a illustré les difficultés du Racing 92, battu samedi en finale de la Coupe d'Europe par les Anglais d'Exeter (31-27).

Sorti par Laurent Travers dès la mi-temps, Iribaren a quitté la pelouse la tête basse et la mine des mauvais jours. Il faut avouer que le natif de Toulouse a passé un début de match catastrophique, avant d'arrêter les frais et de céder sa place à Maxime Machenaud.

"Il a ressenti une douleur aux adducteurs, dès le coup d'envoi", a tenté de justifier son entraîneur, au micro de France Télévisions, déplorant "des petites fautes qui font de gros dégâts".

"C'est toujours difficile de faire un changement trop tôt parce qu'on peut être en danger derrière", a-t-il ajouté.

Maxime Machenaud avait quitté la chasuble de remplaçant dès la 20e minute et se tenait prêt à venir redresser la barre. Fier, le demi de mêlée de 30 ans avait demandé quelques minutes de plus à son entraîneur avant de quitter ses coéquipiers, menés 14-5 à ce moment de la rencontre.

Accordées. Et l'ancien joueur de Brive, Tarbes et Montpellier est donc resté un peu plus et a pu permettre aux Franciliens de recoller au score malgré un début de match compliqué.

Car, avant ça, Iribaren est tout simplement passé à travers. Dès la 2e minute, son coup de pied, qui n'a pas trouvé la touche, a donné le ton. Ca allait être un jour sans.

En 40 minutes, le demi de mêlée a été pénalisé à trois reprises, a concédé deux turnovers et raté deux plaquages. Pas vraiment ce à quoi il avait habitué les suiveurs du Top 14.

- Touché -

Pire, ses passes d'habitude si assurées ont mis en difficulté ses coéquipiers, Finn Russell en tête. L'Ecossais n'a certes pas été à la fête à Bristol mais il lui a fallu beaucoup de chance quand, au bout de dix minutes, une "saucisse" d'Iribaren l'a mis en danger dans son propre en-but.

Entre passes hasardeuses et prises de risque inutiles, à l'image de cette touche rapidement jouée (6e) alors qu'il était seul, Iribaren est tout simplement passé à côté de sa finale.

Dur pour un joueur qui a souvent porté le Racing 92 sur ses épaules. Souvent, il est monté au front pour défendre ses coéquipiers en conférence de presse. Avec son caractère trempé, il sait parler aux journalistes, à coup de punchlines et de sourires enjôleurs. Mais, à 30 ans, il a toujours refusé de faire semblant.

Entier, il a su maîtriser cette fougue qui lui avait joué des tours en début de carrière, au centre de formation de Toulouse notamment où Iribaren a refusé de jouer les doublures derrière des numéros neuf plus puissants (le All Black Byron Kelleher, Sébastien Bézy, Jean-Marc Doussain...).

Mais celui qui fait partie du trio de capitaines franciliens a donc laissé Machenaud finir le match. Moins brillant, plus régulier, l'ancien métronome des Bleus (31 ans, 38 sélections) a fait le travail contre Exeter. Proprement. Sans fioritures. Il a inscrit une pénalité et participé à la remontada francilienne en remettant le club des Hauts-de-Seine dans le sens de la marche.

Et le Racing 92, mené 21-12 à la pause, est venu mourir aux pieds des Chiefs à quatre petits points. Tant pis pour Teddy.

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