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Dopage: Ophélie Claude-Boxberger devra convaincre la commission des sanctions de l'AFLD

La date de l'audience n'est pas encore connue, mais Ophélie Claude-Boxberger, au coeur d'une rocambolesque affaire de dopage à l'EPO, pourra tenter de convaincre de sa bonne foi la commission des sanctions de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) pour éviter une suspension de quatre ans.

Son dossier a été récemment transmis à la commission des sanctions de l'AFLD, a appris l'AFP de sources concordantes.

"La commission des sanctions a été saisie", par le collège de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) "et nous devons communiquer notre mémoire prochainement", a confirmé à l'AFP l'avocat de l'athlète, Laurent Clauzon, sans livrer d'autres détails.

Aucune date d'audience n'a pour l'instant été communiquée.

La spécialiste du 3.000 m steeple avait été suspendue le 4 novembre 2019, après qu'un contrôle antidopage du 18 septembre, à son domicile à Montbéliard (Doubs), eut révélé la présence d'érythropoïétine (EPO) dans ses deux échantillons de sang et d'urine.

Mais lors d'un rebondissement spectaculaire fin novembre, celui qui l'assistait dans sa préparation, Alain Flaccus, également compagnon de sa mère, s'était accusé en garde à vue de lui avoir inoculé une dose d'EPO à son insu le 12 septembre lors d'un stage en altitude à Font-Romeu, deux semaines avant les Mondiaux de Doha, où la Française avait participé sans briller.

Au cœur d'une histoire familiale tourmentée, Claude-Boxberger avait ensuite expliqué avoir des années plus tôt dénoncé, sans porter plainte, des faits d'agression sexuelles contre Alain Flaccus, alors entraîneur dans son club devenu le Montbéliard Belfort Athlétisme (MBA). Depuis ses aveux, elle a cette fois déposé plainte pour empoisonnement.

- Jalousie -

Dans sa seule interview, à l'Est Républicain, Alain Flaccus a raconté avoir profité que l'athlète était assoupie, lors d'un massage, pour lui faire une piqûre sous-cutanée. Un acte selon lui guidé par sa jalousie envers le Dr Jean-Claude Serra, médecin de l'équipe de France, avec qui la demi-fondeuse entretient une relation sentimentale, en espérant que les déboires de l'athlète rejailliraient sur le médecin, depuis licencié par la fédération.

Alain Flaccus a réitéré cette version devant le collège de l'AFLD lors d'une audition fin janvier, où tous les protagonistes, notamment l'athlète, sa mère et le Dr Serra, ont été entendus.

Selon une source proche du dossier, le renvoi d'Ophélie Claude-Boxberger devant la commission des sanctions ne préjuge pas du résultat final.

A plus d'un an des Jeux olympiques de Tokyo reportés à l'été 2021, la fille du fondeur Jacky Boxberger encourt quatre ans de suspension. Mais le code mondial antidopage prévoit que la période de suspension peut être supprimée si le sportif établit "l'absence de faute ou de négligence de sa part", ou diminuée, en cas d'absence de faute ou négligence "significative".

La défense de l'athlète met en avant le profil d'Alain Flaccus, qui avait déjà eu il y a plus de dix ans une altercation avec un ancien compagnon d'Ophélie Claude-Boxberger.

"Ophélie est contrôlée à chaque retour de stage à Font Romeu. Elle n'aurait eu aucun intérêt à prendre de l'EPO, c'était vraiment jouer à la roulette russe", expliquait par ailleurs à l'AFP début mars, son avocat.

Un an avant son contrôle positif, un premier épisode avait alerté l'AFLD, quand le Dr Serra avait contacté l'agence à propos d'Ophélie Claude-Boxberger sans en informer sa fédération. Il s'interrogeait alors sur le nombre de contrôles antidopage qu'elle subissait et s'inquiétait de sa fragilité.

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