Accueil Sport

Elections à la FFR: Laporte réélu de justesse

Il voulait "continuer et transformer l'essai", ce fut juste mais il a été entendu: Bernard Laporte a été réélu président de la Fédération française de rugby (FFR), samedi à Marcoussis, devançant d'une courte tête son opposant Florian Grill.

Au terme d'une campagne houleuse, marquée par des échanges d'amabilités et la garde à vue de Bernard Laporte dans une enquête pour favoritisme, sa liste a recueilli 51,47% des voix de l'assemblée générale élective, devant celle d'opposition menée par le président de la ligue régionale d'Ile-de-France (48,53%).

La liste menée par l'ancien sélectionneur (1999-2007) et ex-secrétaire d’État aux Sports (2007-2009) a raflé 29 des 40 sièges du nouveau comité directeur. Et Laporte a été désigné président de la FFR.

"Etre élu sur des promesses est une chose, être réélu sur un bilan en est une autre", a expliqué l'ex-coach de Toulon et du Stade français après sa victoire. "Les clubs n'ont pas été dupes. La démocratie a parlé. Je serai le président de tous les clubs".

Dans le clan Grill, la déception était de mise. "C'est très serré, on nous avait annoncé 80%-20%. Un recours ? C'est trop tôt pour en parler mais vu la proximité des scores, la question pourrait logiquement se poser", a dit l'opposant battu.

Ce succès de Laporte est venu couronner sa stratégie au plus près des clubs durant la crise sanitaire puis économique: dès la fin du mois de mars, le président de la FFR a ainsi annoncé une aide de 35 millions d'euros pour "soulager" les quelque 1.900 associations membres.

En 2016, lorsqu'il avait battu le président sortant Pierre Camou (2008-2016) et l'ancien secrétaire général Alain Doucet (2001-2016), Laporte était parti tôt, battant le pavé plus d'un an avant le vote.

Cette fois, il attendu le mois de juillet. "Avec ce que nous avons vécu, il fallait être à la tâche, chez les clubs. Avec le plan de relance, c'était beaucoup, beaucoup de travail, beaucoup beaucoup, de visioconférences", avait-il expliqué à l'AFP au moment de l'annonce de sa candidature.

Au total, sa campagne a duré 40 jours pour 28 meetings. Suffisant pour convaincre la majorité des votants.

- "Le président de tous les clubs" -

Le tout dans une ambiance lourde avec des attaques médiatiques venues des deux camps: Laporte a estimé que son adversaire était "lâche" et mettait "un coup de pied à un joueur à terre" tandis que, dans le camp de l'opposition, on parlait "d'agression dans le dos" (Grill), de "gouvernance clanique" (Benazzi) ou de "méthode suicidaire" (Lhermet).

Les déboires judiciaires de Laporte n'ont donc pas incité les clubs à lui tourner le dos.

Entendu par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) et placé en garde à vue à dix jours de l'élection, il est notamment soupçonné d'avoir favorisé le club de Montpellier en intervenant auprès de la commission d'appel de la FFR pour faire diminuer des sanctions contre la formation héraultaise, fin juin 2017.

Question combat, l'ancien coach des Bleus s'y connaît, lui qui a toujours fait de la domination physique, appuyée par une solide conquête, la pierre angulaire du jeu, pragmatique, de ses équipes.

Il a ainsi hissé le Stade Français de la troisième division au titre de champion en 1998, avant de tout rafler avec le RC Toulon: trois Coupes d'Europe (2013, 2014 et 2015) et un Bouclier de Brennus (2015).

Son palmarès à la tête du XV de France a lui été marqué par deux Grands Chelems en 2002 et 2004 mais aussi par des défaites en Coupe du monde, en demi-finales en 2003 et surtout 2007, à domicile.

Il sera donc le président de la FFR sur le chemin vers la Coupe du monde 2023 en France. Laporte rêve à haute voix d'un double sacre mondial, d'abord en 2021 avec le XV féminin, puis deux ans plus tard, à la maison, avec le XV masculin.

À lire aussi

Sélectionné pour vous