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Emmanuel a profité de la réouverture des frontières pour rouler 500 km à vélo: "La vie est plus agréable quand on part à l'aventure"

La réouverture des frontières a fait du bien à de nombreux Belges. Emmanuel en a ainsi profité pour sauter sur son vélo et parcourir 500 km en 19h30 pour fêter cela. Non, il n'est pas fou. Il fait même cela régulièrement. Cela s'appelle de l'ultra-endurance. Ce cycliste liégeois de 31 ans nous en dit plus sur une passion ou plutôt sur ses passions...

Quand deux passions se rencontrent... par accident.

C’est un peu l'histoire d'Emmanuel Kempeneers. Depuis deux ans, ce Liégeois de 31 ans concilie deux intérêts: le voyage et le vélo. "J'ai toujours adoré la nature de manière générale sans être spécialement sportif. Jusqu'il y a 6 ans où j'ai commencé à courir...", nous raconte-t-il.

En 2018, il est pourtant stoppé dans son élan par une fracture du pied. Pas de quoi désespérer pour celui qui est fonctionnaire au Service public de Wallonie dans la vie de tous les jours. "De fil en aiguille, j'ai beaucoup roulé à vélo et j'y ai pris beaucoup plus de plaisir. J'étais sujet à la blessure avec la course à pied, il faut dire que c'est fort traumatisant pour le corps de courir, et le vélo, c'est une très bonne alternative. Au final, je préfère car on peut aller plus vite et plus loin".

Plus loin, c'est le mot. Car, ses balades, il ne les fait pas dans son quartier ou dans sa commune. Non, sur sa selle, il n'hésite pas à franchir les frontières et à rouler sur de (très) longues distances. C'est ce qu'on appelle de l'ultra-endurance. "Je définirais cela comme des sorties à vélo de plus de 200 km qui se font en autonomie et le plus souvent seul, même si ce n'est pas une obligation". En autonomie, ça veut dire qu'on ne peut pas demander d'aide extérieure. "Ce n'est pas comme au Tour de France où une voiture suit le coureur et l'aide en cas de crevaison, par exemple. Là, on est seul avec tout notre matériel, notre nourriture. Évidemment, vous pouvez vous arrêter dans un magasin pour acheter à boire ou à manger, d'ailleurs, les stations-services sont pour les cyclistes de véritables mines d'or...".

C'est aussi, en quelque sorte, partir à vélo en mode aventure. Mais, se retrouver à 500 km de chez soi, à vélo, beaucoup auraient peur. Encore une fois, Emmanuel ne voit pas ça de ce point de vue-là. "Peur? Non pas vraiment. Ce genre de voyage, je le prends pour son aspect purement découverte. J'aime ça!".

Un autre aspect est le fait de se challenger mentalement et physiquement. "On fait face à plein de situations qu'on ne rencontre pas chez nous. Il faut trouver une solution à tout. Par exemple, en cas de souci mécanique, il faut tout réparer par soi-même. Si tu tombes malade, tu dois te rendre dans une pharmacie, ok, mais quand cela t'arrive en plein milieu de nulle part en Norvège... Savoir se débrouiller comme ça me plaît aussi beaucoup".

En sillonnant les routes et sentiers d'Europe, il a également développé le concept de résilience ou le fait de prendre acte d'un événement traumatisant et de rebondir. "Il y a un moment où vous en avez juste marre. Sur le vélo, on passe par des moments où on en a marre, où on se demande ce qu'on fait là et où on se dit alors qu'on pourrait être au calme sur notre divan. Mais non, on passe des heures sur un vélo. Il faut voir à long terme, ce n'est pas super agréable mais c'est quelque chose qui me fait vivre. Oui, partir comme ça à l'aventure, je trouve la vie particulièrement plus agréable".

Tout cela demande beaucoup d'efforts mais également une bonne préparation. Un moment qu'Emmanuel adore. "Il y a un côté ludique dans le fait de planifier. J'aime prévoir des choses prévisibles qui seraient tellement ennuyeuses si elles arrivaient". Cela va du dessin de l'itinéraire à la recherche de fontaines publiques ("très pratique pour se recharger en eau") en passant par l'alimentaire. "Pour moi, la préparation est au moins aussi importante que ce qui se passe le jour J quand je roule". Emmanuel est d'ailleurs très précis dans l'élaboration d'un voyage. "Parfois, je trace un itinéraire et je décide de prendre une route secondaire, même si elle fait 600 m de plus. Pourquoi? Parce que j'ai vu que le tarmac y est de meilleure qualité ou que ce n'est pas une route pavée, par exemple"."Cela me donne un certain sentiment de confort", ajoute-t-il.

Contrairement aux apparences, c'est à la portée de tout le monde. C'est ce qu'il veut transmettre: "C'est vrai. Je n'étais pas quelqu'un de sportif à la base... Si on prend la peine, qu'on est vraiment motivé et qu'on y va étape par étape, on peut y arriver".

Emmanuel le répète: "Je ne vise rien de professionnel, c'est juste un loisir, une passion. L'idée, c'est de participer à des courses et challenges divers". Justement, le prochain objectif, c'est pour fin août avec la "Race around the Netherlands". "C'est un challenge personnel (...) Comprenez que c'est un défi personnel contre la montre, pas contre les autres coureurs", peut-on notamment lire sur le site internet de l'événement. Celui-ci se déroulera sur un petit peu plus de 1.900 km, à parcourir du 29/08 au 6 septembre, tout autour des Pays-Bas. "L'idée, c'est de terminer en moins de temps que ça", nous glisse-t-il. L'an dernier, un Néerlandais avait bouclé le parcours en 4 jours, 1 heures et 3 minutes. Il y a deux ans, c'était un Belge qui l'avait fait en 4 jours, 6 heures et 11 minutes. De quoi donner un petit coup de boost à Emmanuel...

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