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Six ans après avoir décroché l'or continental au saut de cheval, la Française Coline Devillard débarque à partir de mardi aux Championnats d'Europe de gymnastique d'Antalya (Turquie) pour "récupérer son titre" et mise pour cela sur sa course d'élan.
En 2017, lors de ses premiers Championnats d'Europe, elle était devenue la première Française titrée sur cet agrès, avant de traverser une longue période de doutes, entre blessures, échecs et changements d'entraîneurs.
Elle avait dû attendre cinq ans pour confirmer son potentiel en remportant sa première médaille mondiale, le bronze, aux Mondiaux de Liverpool à l'automne dernier.
Elle a depuis maintenu sa bonne forme sur son agrès de prédilection en remportant deux étapes de Coupe du monde en mars, à Doha puis à Bakou.
"Je vais à ces Championnats d'Europe avec ce que j'ai dans mon sac à dos et on verra bien ce que je vais en sortir. (Mais) j'y vais pour récupérer mon titre, c'est sûr et certain", annonce la gymnaste de 22 ans.
A Antalya, elle devra se mesurer à la Hongroise Zsofia Kovacs, championne d'Europe en titre, la Belge Lisa Vaelen ou encore la Britannique Jessica Gadirova.
- Apprendre à courir -
Et pour viser un nouveau sacre, la course d'élan, qu'elle a travaillée avec l'ancien athlète Ladji Doucouré, sera la clé.
"Je ne pense qu'à ça!", s'exclame la gymnaste de 22 ans, assise en tailleur sur la table de saut de l'Insep.
"A partir du tremplin et de la table, je sais faire. Je l'ai tellement fait que normalement c'est facile. Mais pendant toute la course, je ne pense qu'à (la course d'élan). Si je sais que je cours bien, j'arrive à gérer."
C'est son échec aux Mondiaux-2021 de Kitakyushu au Japon, où elle n'avait pas réussi à sortir des qualifications, qui a été à l'origine de cette collaboration avec le champion du monde 2005 du 110 m haies.
"J'étais prête lors de ces Mondiaux et au final je n'ai pas fait ce que j'avais envie de faire donc c'est qu'il y avait forcément un truc qui n'allait pas", explique-elle. "Donc j'ai cherché (...) et je suis allée le voir (à l'Insep). Il m'a juste appris à courir, ce qui est déjà très dur!"
Résultat: telle une sauteuse en longueur ou une perchiste, elle effectue sa prise de marques sur la piste. Vingt-quatre mètres pour le premier saut, 24,50 m pour le second.
"Sur le premier, je cours la tête baissée sur les deux premiers mètres", décrit-elle. "Après je me relève, je tape sur le tremplin, puis lune, vrille et demie et si tout se passe bien, je pile la réception. Incroyable!"
- "Hop, hop, hop!"
"Entre-temps je retourne en bout de piste, je mets mes protège-poignets, très important, parce que si j'oublie, c'est pas possible. Course hyper droite, sursaut-rondade-flip-double vrille et je me laisse un petit pas à la réception parce qu'il ne faut pas être trop gourmande!"
"C'est deux techniques complètement différentes, poursuit-elle. "Sur le deuxième, il faut juste que je sois droite, que je lève les genoux à fond, hop hop hop! (...) Si je fais la même course sur le premier et le deuxième, je pense que j'arrive la tête la première dans la table."
En Turquie, l'objectif affiché des Bleues sera d'obtenir un top 5 par équipes ainsi que quatre finales et deux médailles individuelles.
Pour atteindre ce total, elles pourront également compter sur Marine Boyer, quatrième de la poutre aux derniers Championnats du monde.
En revanche, la tête de pont de la gymnastique française Mélanie De Jesus Dos Santos est laissée au repos, quelques mois après avoir subi une opération d'un genou.
Chez les hommes, l'objectif prioritaire sera de qualifier le groupe pour les Championnats du monde 2023, qui seront eux-mêmes sélectifs pour les Jeux olympiques de Paris dans moins de 500 jours.