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La Française Marine Boyer, qui vise une médaille à la poutre aux Championnats d'Europe de gymnastique à partir de mardi, a un temps hésité à poursuivre sa carrière jusqu'aux JO de Paris. "J'ai eu beaucoup de remises en question", a-t-elle expliqué à l'AFP.
QUESTION: Au moment d'aborder les Championnats d'Europe, avez-vous digéré la déception de votre quatrième place aux Mondiaux il y a cinq mois?
REPONSE: "De toute façon, il n'y a que ça à faire, digérer. Ça a été dur parce que tu sais que tu avais ta place sur le podium, voire plus. Mais bon, il faut être prête à ce moment-là. Donc moi (ce que je dois faire), c'est me préparer encore mieux, d'être prête à lever la main et montrer tout ce que j'ai à faire. Travailler physiquement et mentalement pour ne se poser aucune question. J'apprends tous les jours à gérer ça, à l'entraînement et en compétition. C'est pour ça que j'en fais autant, c'est pour m'aider à être prête, déjà aux Championnats d'Europe, et ensuite il y a les Championnats du monde en fin d'année et puis derrière il y aura Paris (les JO-2024)."
Q: La préparation mentale sera-t-elle votre axe de travail principal en vue des JO?
R: "En vrai, je n'ai pas trop de choses à modifier jusqu'à Paris donc oui je n'ai que ça à travailler, surtout que c'est les derniers petits détails qui feront que j'ai la médaille ou pas. Donc c'est très important. Je travaille sur la précision, sur la perfection, sur le petit détail, sur les mots-clés que je peux avoir quand je lève la main. Ne pas réfléchir, aller du tac au tac... Plein de petits détails qui feront que j'aurai la médaille."
Q: Avez-vous hésité à poursuivre votre carrière jusqu'aux Jeux?
R: "J'ai eu beaucoup de remises en question après les Jeux de Tokyo. Je me demandais si c'était une bonne idée (de continuer) ou si je n'allais pas dans le mur en reprenant. Et, au final, ça se passe bien, j'essaye de me faire de plus en plus confiance, ce n'est pas facile dans un sport où tu es jugée à longueur de journée. (Si les JO n'avaient pas eu lieu à Paris) je pense que je me serais posé la question. Mais le Covid fait qu'il n'y a que trois ans, donc je me suis dit que ça allait être rapide. Vraiment, Dieu m'a lancé un message pour me dire qu'il fallait que je fasse Paris (rire) et je savais que physiquement, je pouvais tenir. Il fallait juste que quelqu'un m'aide mentalement pour gérer mes émotions. Et en plus, participer à trois Jeux pour une gymnaste, c'est un beau défi."
Propos recueillis par Diane FALCONER