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Absentes du Mondial-2022, la pivot Sandrine Gruda et l'ailière Valériane Vukosavljevic retrouvent l'équipe de France de basket en compétition lors de l'Euro qui commence jeudi, avec pour mission d'apporter leurs qualités et leur vécu à un groupe plutôt jeune.
Elles avaient manqué la Coupe du monde en Australie à l'automne dernier pour des raisons différentes. Gruda (35 ans, 1,93 m), meilleure marqueuse de l'histoire des Bleues (2.817 pts en 219 sélections), avait dû déclarer forfait en raison d'une blessure au mollet gauche alors qu'elle était la capitaine.
Vukosavljevic (née Ayayi, 29 ans, 1,84 m) avait elle renoncé au déplacement dans l'hémisphère Sud faute d'avoir pu obtenir d'emmener dans ses bagages sa fille, alors âgée de neuf mois.
Sans elles, ni de nombreuses autres joueuses, les jeunes Françaises étaient sorties la tête haute du Mondial. Il s'agissait de la première compétition de Jean-Aimé Toupane à la tête des Bleues, éliminées en quarts de finale par la Chine, future finaliste (85-71).
Avec elles, elles doivent enfin décrocher un troisième titre de championnes d'Europe (2001 et 2009) après cinq défaites consécutives en finales, dont quatre pour Gruda (2013, 2015, 2019 et 2021 après le titre en 2009) et trois pour Vukosavljevic (2017 à 2021).
"Je leur ai dit qu'elles avaient une mission sur le terrain et en dehors: c'est important que les jeunes qui arrivent soient encadrées par des filles d'expérience avec un long vécu des compétitions internationales. C'est important d'avoir ce mix-là" souligne auprès de l'AFP Toupane.
Vukosavljevic, l'une des trois seules joueuses parmi les 12 (avec Gruda et la capitaine Sarah Michel) à compter plus de 100 sélections, abonde dans le même sens: "Le groupe est assez jeune. On n'est pas tant que ça à avoir connu des finales européennes. L'Euro va être dense, avec de très fortes équipes, ça ne va pas être facile: à nous d'accompagner les petites jeunes qui vont devoir prendre plus de responsabilités avec les places vacantes."
- "Point d'ancrage" -
Deux titulaires en puissance manquent en effet à l'appel en Slovénie (15-25 juin): le facteur X, l'arrière Marine Johannès (non sélectionnée car elle devait prendre la préparation en cours de route), et la meilleure marqueuse au Mondial-2022, l'ailière Gabby Williams (commotion cérébrale).
En l'absence de la Franco-Américaine, Vukosavljevic, meilleure marqueuse française de la saison d'Euroligue écoulée (14,4 pts de moyenne avec l'USK Prague), aura un rôle encore plus prépondérant à jouer.
Gruda doit elle être, au poste de pivot, ce "point d'ancrage" dans la raquette qui avait manqué aux Bleues en Australie, où Iliana Rupert (retenue pour l'Euro) était arrivée épuisée physiquement et en cours de route.
Le retour de Gruda "va faire du bien, par son expérience, son talent et son agressivité. Elles est importante pour un groupe qui a pas mal évolué ces derniers temps et a besoin de repères", explique Sarah Michel, qui lui a succédé dans la charge de capitaine.
"Leur importance sur le terrain est indéniable. Mais on sait aussi qu'on ne pourra pas compter que sur elles: nous sommes une équipe. Elles savent qu'à des moments importants elles devront jouer plus, d'autres moins, en fonction du contexte. Toutes les joueuses seront à un moment donné importantes dans ce marathon, toutes", insiste de son côté Toupane.
Pas question pour autant, assure le sélectionneur, de ménager plus que d'autres ses deux atouts d'expérience, alors que Vukosavljevic a manqué le deuxième match de préparation en raison d'une blessure à un mollet, et Gruda le dernier, préservée après avoir ressenti des courbatures.