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Eurobasket-2022: France-Italie rejoue les grands contre les petits

Avec le tir à trois points comme arme principale, l'Italie compte pallier son déficit de taille mercredi (17h15) en quart de finale de l'Eurobasket contre la France, abonnée aux podiums internationaux au contraire des Azzurri qui courent après une médaille depuis 2004.

Ce remake du quart de finale des JO de Tokyo enlevé par les Français (84-75) propose une opposition de styles comme de statuts. "On était favoris avant de les jouer et ça avait été excessivement difficile", se rappelle le sélectionneur français Vincent Collet. "Ça s'était joué dans les dernières minutes du match et le meilleur joueur côté français était Nicolas Batum. Il n'est pas là."

Un avertissement supplémentaire si celui de dimanche n'a pas suffi, quand les tirs à trois points italiens ont fait tomber le géant Nikola Jokic et sa Serbie en huitièmes (94-86). Ni celui de samedi, quand les Bleus ont arraché par miracle une prolongation contre la Turquie grâce à deux lancers manqués par Cedi Osman à douze secondes de la fin du match avant d'obtenir leur billet pour les quarts.

Spécificité des Azzurri, à l'image de leur sélectionneur Gianmarco Pozzecco surnommé la "mouche atomique", ils affichent un déficit de gabarit: aucun joueur à plus de 2,10 mètres quand les vice-champions olympiques français en comptent trois avec Rudy Gobert (2,16 m), Moustapha Fall (2,16 m) et Vincent Poirier (2,13 m).

- "Style de basket un peu unique" -

Privés en plus d'un de leurs seuls joueurs de la NBA, le nouvel ailier des Boston Celtics Danilo Gallinari, gravement blessé à un genou juste avant l'Euro-2022, les Italiens proposent un "style de basket un peu unique en Europe", décrit Rudy Gobert.

"Ils vont utiliser les mêmes principes en attaque pour nous désarticuler, à savoir faire sortir nos grands comme ils ont fait sortir Jokic, anticipe Vincent Collet. Ils vont faire ce qu'ils font de mieux, des pénétrations avec le ballon pour le passer aux shooters extérieurs."

"C'est une équipe qui va jouer au large, on le sait. On sait aussi qu'on a une plus grande présence qu'eux à l'intérieur, souligne Moustapha Fall. On va jouer sur nos forces, eux sur les leurs et on va voir ce que ça va donner."

Dans cette configuration, le pivot star de la NBA Rudy Gobert devra confirmer sa montée en puissance dans la lignée de sa prolongation face à la Turquie (cinq points et cinq rebonds en cinq minutes).

Le nouveau joueur des Timberwolves du Minnesota en est conscient. "Clairement, affiche-t-il. Le but est de dominer. De mettre mon empreinte sur le match, à un niveau encore supérieur à ce que j'ai pu faire précédemment (22 pts face à l'Italie dans le quart des JO, NDLR)."

Défensivement, il faudra sortir sur les tireurs adverses pour ne pas laisser le meneur sarde Marco Spissu s'enflammer. Aucun Italien n'avait fait mieux que ses six paniers primés empilés face à la Serbie dans l'histoire de la phase finale de l'Eurobasket.

- "Arrêter les coups de chaud" -

"Ils font pas mal de jeu en première intention qui repose un peu sur l'adresse et, quand ils la trouvent, ça devient compliqué. S'ils prennent un coup de chaud, il faut savoir les arrêter", dessine l'intérieur Amath M'Baye, qui connaît bien ses adversaires pour avoir évolué trois saisons dans le championnat italien.

"Cela passe par des adaptations en match, entre coéquipiers ou via les coaches. Changer des défenses, de petites choses", décrit-il.

"Une de nos grandes forces", rappelle le capitaine Evan Fournier. "Au Mondial en Chine ou aux JO, on était souvent en retard à la mi-temps, et, à part contre la Turquie samedi, c'est souvent dans le troisième quart-temps, qu'on s'ajuste après avoir vu où on pouvait progresser."

"On communique beaucoup, on se parle beaucoup, on se fait confiance et quand quelqu'un voit quelque chose, on l'écoute."

Ils feraient mieux d'ignorer les signes cependant. C'est un 14 septembre que l'Italie avait privé les Bleus de la médaille de bronze à l'Euro-2003 et du même coup d'une qualification pour les JO de 2004 à Athènes. Peu avant, les basketteurs français leur avaient infligé un revers d'une trentaine de points, comme en match de préparation mi-août (100-68).

"Je me souviens, commente Collet. J'étais assistant coach."

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