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Freeride: le Bec des Rosses, la vraie star de l'Xtreme de Verbier

Du haut de ses 3223 mètres, avec ses pentes vertigineuses truffées de caillasses, il inspire à la fois le respect, du désir et de la crainte: le Bec des Rosses d'où s'élancent skieurs et snowboarders est bien la vraie vedette de l'Xtreme de Verbier.

La semaine qui précède l'événement, on le chouchoute. On inspecte et on évalue son manteau neigeux. "On sécurise la face", disent les spécialistes, car sans ces mesures de précaution, on risquerait de la perdre... la face.

Au besoin, les guides déclenchent des coulées.

Cette année, par manque de neige, le départ est donné un peu en-dessous du sommet.

Samedi main, jour-J, le Bec est radieux. Au crépuscule, sa silhouette intimidante se détache sur un ciel immaculé. Les premiers "riders" sont déposés vers 7h00 par le "Jumbo", le téléphérique qui grimpe aux Gentianes. Le temps de rejoindre le portique de départ, au bout de 45 minutes de marche dans la neige.

Le Bec, ça veut dire quoi pour vous ? "Caillou, freeride et passion", répond Leo Slemett, qui s'y attaque pour la 4e fois et prend un dernier café au chaud. Le Français est l'une des vedettes du circuit mondial de freeride, qui trouve chaque année son épilogue avec l'Xtreme de Verbier.

Deux heures plus tard, le Chamoniard, égérie de nombreuses marques, réalisera un "run" extraordinaire, offrant au public un "backflip" au-dessus d'une barre rocheuse.

Au même moment, la tension se lit sur le visage de Marion Haerty. La Française, pourtant déjà assurée du titre de championne du monde de snowboard freeride, est dans sa bulle.

Le Bec pour moi, en trois mots, c'est "légende, respect et peur". Deux heures plus tard, la Chamoniarde de 27 ans, au terme d'un parcours parfait, peut savourer sa 2e couronne mondiale, dans la Mecque de la discipline.

A mesure que le soleil poursuit sa trajectoire vers le zénith, le visage du Bec change et s'étire. Les obscurs deviennent plus clairs et l'on distingue mieux les skieurs qui tracent leur ligne entre neige douce ou plus croutée.

Derrière leurs jumelles, les juges livrent une note de 0 à 100, selon cinq critères: fluidité, contrôle, choix de la ligne, technique et sauts.

"Si un rider choisit une ligne compliquée et qu'il ne va pas vite, il perd en fluidité donc sa note va baisser", explique Ludwig Bianchin, Français de 28 ans qui note les juniors.

A midi, coup de sifflet final. Au sommet du Bec, les portiques gonflables se dégonflent, pas les riders pour qui la fête marquant la fin de saison, pourrait être longue.

La sono crache encore le nom des vainqueurs. Les yeux se détournent du sommet et la foule se disperse sur les pistes. Bientôt, le Bec reviendra à sa solitude et à cette indifférence glaciale. Ou l'oubliera presque, jusqu'à l'an prochain.

ebe/dhe

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