Accueil Sport

Golf: l'Américain Justin Thomas prend le pouvoir

Annoncé depuis plusieurs semaines, le règne de l'Américain Justin Thomas a débuté dimanche grâce à sa 11e place dans le Players Championship qui lui a permis de détrôner son compatriote Dustin Johnson, resté N.1 mondial pendant 64 semaines.

La troisième tentative a été la bonne.

Passé déjà tout près de la consécration en février lors du Championnat du Mexique, dont il s'était classé 2e après un barrage avec Phil Mickelson, puis en mars lors du Championnat du monde de match-play où il a été éliminé en demi-finales, Thomas a saisi cette fois sa chance sur le parcours de Ponte Vedra Beach (Floride).

Il n'a pourtant jamais été en lice pour la victoire finale après avoir franchi de justesse le cut vendredi, mais sa 11e place, conjuguée à la contre-performance de Johnson (18e), l'a propulsé au sommet du classement mondial, à seulement 25 ans.

Le nouveau roi du golf mondial n'entend pas s'arrêter là.

"Devenir N.1 mondial est quelque chose de grand, mais le plus important à mes yeux est de le rester", a-t-il indiqué dans un communiqué laconique, en phase avec sa personnalité quelque peu effacée.

- 5 titres en 2017 -

"Je suis très fier de ce que j'ai accompli et ne le considère pas comme une formalité, je veux savourer ce moment, mais il faut que je continue à travailler dur pour être en position semaine après semaine de gagner", a-t-il espéré.

Thomas n'est pas un phénomène de précocité, comme Tiger Woods, Rory McIlroy ou Jordan Spieth, plus jeunes que lui quand ils ont accédé à la première place mondiale (21 ans et cinq mois pour Woods).

Mais ce fils d'un moniteur de golf n'a pas perdu son temps.

Il a disputé sa première épreuve PGA, le Wyndham Championship, en 2009 à 16 ans et 3 mois pour devenir le troisième plus jeune joueur de l'histoire à franchir le cut à ce niveau.

Après avoir fait ses gammes à l'université d'Alabama, il passe professionnel en 2013 d'abord sur le circuit secondaire, le Web.com Tour, avant de décrocher sa carte pour le PGA Tour en 2015.

Il remporte son premier titre, le CIMB Classic à Kuala Lumpur, dès sa première saison complète, et récidive en 2016.

Mais c'est en 2017 qu'il se fait un nom avec cinq titres et quelques faits de gloire qui lui permettent de finir l'année à la 3e place mondiale avec le titre de meilleur joueur de l'année.

Il s'adjuge en janvier le Tournoi des Champions, puis s'offre le Sony Open la semaine suivante en ayant bouclé le premier tour avec une rarissime carte de 59, devenant le cinquième joueur de l'histoire dans ce club très fermé.

- Rapidement détrôné par Spieth? -

Lors de l'US Open, il égale le record sur un jour de l'épreuve avec une carte de 63, avant de terminer à la 9e place.

Trois mois plus tard, sur le parcours de Quail Hollow, près de Charlotte, il remporte son premier titre majeur, le Championnat PGA.

Début 2018, il rejoint grâce à sa victoire dans le Honda Classic Jack Nicklaus, Tiger Woods, avec qui il s'entraîne régulièrement et Spieth, les trois seuls joueurs avant lui à avoir gagné leur 8e titre à 24 ans.

Mais ce succès est rélégué au second plan par son coup de sang contre un spectateur qu'il accuse de l'avoir insulté et dont il obtient l'exclusion.

Le lendemain, Thomas qui s'était déjà agacé des cris des spectateurs lors du Genesis Open, avait présenté ses excuses et estimé qu'il avait "surréagi".

Il n'empêche: son image est brouillée et il n'a pas la popularité aux Etats-Unis d'un Dustin Johnson, très proche du public.

Le 21e N.1 mondial --depuis l'instauration du classement en 1986-- pourrait rapidement et provisoirement être détrôné.

Il n'a pas prévu de rejouer avant le Memorial fin mai, alors que Spieth (N.3) va s'aligner coup sur coup devant son public à Dallas dès jeudi et Fort Worth la semaine suivante.

À lire aussi

Sélectionné pour vous