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Le titre et rien d'autre. Après la frustrante quatrième place décrochée lors de l'Euro-2022, l'équipe de France de handball messieurs aborde, à partir de mercredi (21h00) à Katowice contre l'hôte polonais, le Mondial avec l'objectif affiché de ramener un sacre planétaire qui la fuit depuis six ans.
Troisièmes de l'édition 2019, au pied du podium lors de la suivante, en 2021 dans la bulle sanitaire égyptienne, les Bleus entendent coudre une septième étoile mondiale sur le maillot et annoncer la couleur à un an et demi des Jeux de Paris.
Où ils auront à défendre le titre acquis à Tokyo à l'été 2021, premier sacre de Guillaume Gille en tant que sélectionneur.
Il veut le doublé sur le toit du monde, le 29 janvier à Stockholm dans ce Mondial organisé par la Pologne et la Suède.
"On vise la victoire. Mais tout reste à faire, écrire, le chemin qui nous attend va être sacrément ardu et aussi hyper excitant" lance l'ancien demi-centre de la France, nation la plus titrée dans la compétition (six sacres).
+ Une "Soucoupe" pour décoller
Ce long chemin, dans une compétition à 32 équipes, qui n'en laissera au tapis qu'une par poule à l'issue du premier tour, débutera par l'adversaire le plus coriace: la Pologne, dans le "Spodek" ("Soucoupe" en polonais) de Katowice (sud), garni de quelque 11.000 spectateurs chauffés à blanc et rouge.
Une nation qui n'a pas terminé dans le top 8 d'une compétition internationale depuis 2016 et privée sur blessure de son meilleur joueur, le pivot du Paris SG Kamil Syprzak.
Mais qui aura, dixit Gille, les "poils hérissés jusqu’au plafond".
"(Les Polonais) en parlent depuis longtemps. Ils sont tous réunis en équipe nationale depuis le 16 décembre, et d’autres étaient même arrivés avant. Ils ont depuis juste eu les 24, 25 et 26 décembre de coupure, et ont fait déjà six ou sept matches de préparation" souligne le pivot Nicolas Tournat, qui évolue à Kielce, le grand club polonais.
+ La concurrence scandinave
Les Bleus, opposés ensuite à l'Arabie Saoudite (samedi) et à la Slovénie (lundi), n'ont eux eu que deux galops d'essai pour se roder.
Ils ont convaincu (43-32 face aux Pays-Bas et 33-32 contre l'Egypte, candidate au podium mondial) et semblent arriver lancés vers ce rendez-vous déjà crucial pour la suite du parcours puisque les points acquis au premier tour face aux équipes qualifiées seront conservés au tour principal en vue des quarts de finale.
L'équipe de France avait atteint le dernier carré lors du dernier Euro, en janvier 2022 en Hongrie, alors qu'elle avait été privée, en raison de la crise sanitaire, de ses deux ultimes matches de préparation.
Et de plusieurs joueurs cadres, forfaits, dont Luka Karabatic, pierre angulaire de la défense et ensuite nommé nouveau capitaine, à l'automne 2022.
Pour ce Mondial, les Bleus déplorent aussi quelques absents (Nguessan, Descat, Kounkoud, Minne, Konan) mais comptent aussi sur la jeune génération, emmenée par les arrières gauche Thibaud Briet et Elohim Prandi, et l'ailier gauche Dylan Nahi, pour détrôner les Danois, doubles tenants du titre.
L'équipe emmenée par Mikkel Hansen sera de nouveau l'une des grandes favorites. Avec la Suède du demi-centre Jim Gottfridsson, championne d'Europe en titre et à domicile, même si elle sera privée sur blessure de son arrière droit vedette, l'ancien Montpelliérain Karl Wallinius.
+ Le Covid, "épée de Damoclès"
Pour coiffer une septième couronne mondiale, les Bleus devront aussi éviter l'écueil Covid.
Par rapport à l'Euro-2022, le protocole a été assoupli, mais la Fédération internationale exige néanmoins un test PCR négatif avant le premier tour (présenté par tous les Français), le tour principal et les éventuels quarts de finale. Et tout joueur positif sera écarté des terrains pour une durée minimum de cinq jours.
Ce règlement, établi alors qu'aucune bulle sanitaire n'a été mise en place, fait grincer des dents les Bleus (comme d'autres sélections), conscients selon Gille qu'une "épée de Damoclès sera forcément présente" au-dessus d'eux.