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"Le bateau et moi, on partage un truc à deux": le Vendée Globe 2024 s'élance avec à son bord, les efforts d'une vie

Le départ du vendée globe est l’occasion de nous intéresser à la voile belge. Quelles sont les défis à relever pour se lancer dans une telle discipline?  Participer à une course au large, seul en mer pendant plusieurs semaines, demande un investissement financier important mais aussi personnel. Si une passion rassemble tous les skippers, c’est bien celle du goût pour l’évasion.
 

À 57 ans, Denis Van Weynbergh se lance à l’assaut du Vendée Globe, l’Everest des mers. Ce quinquagénaire s’apprête à naviguer en solitaire pendant plus de 90 jours. Parmi les défis à relever : gérer le sommeil et la récupération. "Au départ, on va dormir beaucoup et puis se réveiller, et veiller à ce qu'il n'y ait pas de bateau dans le coin, des choses comme ça. Quand on est au milieu de l'Atlantique, on peut dormir 40 minutes ou une heure, et puis se réveiller, voir sur les écrans que tout va bien, et puis on peut se rendormir assez rapidement, ou refaire un petit réglage, ou faire quelque chose. C'est une question d'entraînement", explique-t-il.

Pour vivre son aventure, Denis vend en 2018 sa société de distribution de courriers et cherche des sponsors. En effet, participer à une telle course a un coût, comme les 40 000 euros pour l’inscription, les 45 000 pour une nouvelle voile ou encore les 70 000 euros pour l’assurance du bateau. 

Si son budget total est évalué à 1 million et demi d’euros, il est bien loin de certains montants affichés par des concurrents. "Ceux qui vont là pour gagner le Vendée Globe, ils sont sur du budget entre 15 et 25 millions, avec 20 à 30 personnes qui travaillent en plein. Le prix d'un bateau neuf, c'est entre 5 et 7 millions, ça dépend des bateaux. On voit qu'on n'est pas du tout dans la même gamme, si ce n'est qu'on est dans le même classement, dans la même compétition".

De l'autre côté de la frontière linguistique, Jonas Gerckens retrouve Liège, sa ville natale, avec toujours le même plaisir. À 44 ans, il vit depuis plus de 20 ans à Lorient en Bretagne. Un exode nécessaire pour fréquenter les meilleurs skippers du monde et tenter de faire sa place dans la course au large. "Pendant 10 ans, ça a été bien galère, on va dire Il faut faire ses preuves pour faire des résultats, en tout cas, et se faire repérer, que ce soit par les médias, par les sponsors, par les pouvoirs publics, etc. Et à côté de ça, on n'a pas les moyens pour s'entraîner tout le temps, donc il faut faire tous les petits boulots à côté".

Depuis, il a signé les meilleures performances belges sur la Route du Rhum et la Transat Jacques Fabre et il a suivi l’évolution des bateaux, toujours plus rapides et mieux équipés en technologie.

Il y en a aussi pour les plus jeunes

Attiré par les bateaux depuis son enfance et les vacances à la mer du Nord, Romain Van Enis, 27 ans, peut compter, au début de l'aventure, sur l’aide financière de sa famille et de ses proches. Le temps de se former à la vie de skipper en classe mini sur des bateaux de 6 mètres 50. " C'est trop bien de se dire qu'on part de France avec nos bateaux de 6m50, là on part tout seul et hop, on arrive dans un endroit paradisiaque. L'état de la mer est catastrophique, le bateau, je n'arrive pas à en sortir, c'est hyper frustrant", notait-t-il à l'époque.

Être navigateur, c’est découvrir la mer avec humilité, en duo avec son bateau. "Quand je me filme en mer, ce n'est pas intentionnel, mais je dis "on" ou "nous". Je parle toujours du bateau et moi et on partage le truc à deux. Tu sais très bien que si tu ne prends pas soin de ton bateau, ça ne se passera pas comme il faut".

Si Romain Van Enis envisage sa carrière sur des bateaux de 12 mètres, Jonas Gerckens, lui, aimerait participer à la course au large lors des Jeux olympiques. De son côté, Denis Van Weynebergh souhaite devenir le premier belge à terminer le Vendée Globe.

Des rêves différents, mais une seule âme : celle d’aventurier.

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