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Le bel automne du rugby à XIII français

Les performances des Dragons catalans et du Toulouse Olympique, qui évolueront ensemble l'an prochain dans l'élite anglaise, ont jeté sur le rugby à XIII français un coup de projecteur inédit, dont souhaite profiter la Fédération, candidate à l'organisation de la Coupe du monde 2025.

Le corps et l'esprit encore marqués par l'intense combat qu'il venait de perdre samedi contre St Helens (12-10) en finale de Super League, le capitaine des Dragons Benjamin Garcia a tout de même trouvé le recul nécessaire pour évaluer la portée du parcours historique de son équipe.

"Beaucoup de gens, qui ne connaissaient pas forcément le rugby à XIII, se sont intéressés à notre sport. Il faut surfer sur cette vague", a-t-il analysé à chaud dans les entrailles d'Old Trafford, théâtre majestueux de la finale du championnat d'Angleterre, que les "Dracs" ont été la première formation étrangère à atteindre.

Diffusé en direct sur beIN Sports et une télévision catalane, le match a aussi fait samedi la une de certaines éditions du quotidien L'Equipe. Une exposition médiatique rare pour le rugby à XIII, sport de niche en France, où il a failli disparaître après avoir été interdit en 1941 par le régime de Vichy.

Alors que le Toulouse Olympique (TO), vainqueur de Featherstone (34-12) dimanche en finale de la deuxième division anglaise, rejoindra l'an prochain les Catalans dans la prestigieuse Super League, Benjamin Garcia espère que l'engouement actuel pour la discipline "n'est pas un feu de paille".

- "Ultra télégénique" -

Le président de la Fédération française de rugby à XIII Luc Lacoste ne voit dans les succès des Dragons et du TO "qu'une première marche".

"Ce sport est ultra télégénique", explique-t-il à l'AFP. "Il a été sous-médiatisé jusqu'à maintenant alors qu'il est hyper moderne dans son mode de fonctionnement et son jeu. Je crois que les médias vont s'en rendre compte".

Le dirigeant compte beaucoup sur l'organisation de la Coupe du monde 2025, qui devrait être officiellement attribuée dans les prochaines semaines par les instances internationales.

La candidature française soulève selon lui l'enthousiasme des pays anglophones, désireux de voir émerger de nouveaux acteurs: "Tout le monde compte sur le retour de la France dans le concert des grandes nations".

Afin d'y parvenir, Luc Lacoste, élu en décembre 2020 à la tête de la Fédération, a devant lui plusieurs chantiers: professionnaliser davantage le championnat de France notamment et faire grandir la discipline au-delà de son bastion traditionnel d'Occitanie.

"Ca ne se fait pas en un jour, mais on progresse", assure-t-il. "On a deux très grands clubs (les Dragons et le TO), mais il ne faut pas oublier que notre championnat de France Elite 1 est aussi en train de devenir un beau et un grand championnat".

Le bel automne du rugby à XIII français n'est pas encore tout à fait terminé: un double "Crunch" (hommes et femmes) France-Angleterre aura lieu le 23 octobre dans le stade Gilbert-Brutus de Perpignan, le repaire des Dragons.

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