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Le triathlète belge Julien Deneyer, qui a relié Londres à Paris en un temps record, se confie à RTL INFO

Le triathlète belge Julien Deneyer a relié Londres à Paris en 52 heures et 30 minutes à pied, à la nage et à vélo. Il a pulvérisé le record de cette épreuve d'endurance considérée comme l'une des plus exigeante de la discipline. Serge Vermeiren et Thomas Decupere l'ont rencontré pour RTL INFO.

Tôt ce matin à Paris, Julien Deneyer déploie un drapeau devant l’arc de Triomphe. Il vient de terminer, à vélo, un exploit hors norme. Celui de rallier Londres à Paris à la force des jambes et des bras. Cinq heures plus tard, Julien retrouve Margaux, son épouse. La dernière nuit de sa première supportrice fut difficile. "Toutes les heures, je me réveillais pour voir s'il était arrivé. La nuit a été longue", confie-t-elle. Margaux et Julien attendent un enfant, dont la naissance est prévue d'ici deux mois. Ce sera, en quelque sorte, un autre marathon. Probablement plus dur, selon le recordman. "Plus long", s'amuse-t-il.


"Il faut savoir identifier si l'abandon est vraiment vital ou si simplement on se lasse"

Parti mardi de Londres, Le Namurois court 140km en 15h42. Il passe ensuite 13h14 dans l’eau pour rejoindre les côtes françaises, avant de parcourir 300 km à vélo en 12h55. Total : 52h30 d’efforts physique et mental, pour établir un nouveau record de la discipline.



Parmi les moments les plus difficiles : la traversée de la Manche, dont une grande partie s'est déroulée durant la nuit et dans une eau à 16 degrés. "C'est un autre milieu naturel, et il y a toujours beaucoup d'inconnues. Les bateaux, les animaux, les méduses… Il y avait énormément de méduses, elles m'ont laissé beaucoup de traces, d'ailleurs. Les marées, le vent, tout ça c'est imprévisible, donc c'est vraiment un milieu sauvage. L'inconfort est tellement présent, depuis longtemps, qu'à un moment donné on en a marre, mais il faut savoir identifier si l'abandon est vraiment vital ou si simplement on se lasse. Dans ce cas-là, si c'est juste de l'ennui, il faut de nouveau faire abstraction", raconte le détenteur du record de l’Enduroman.


"Je me suis dit, qu'est ce qu'il fait ? Pourquoi est-ce qu'il fait ça ?"

Pour lui, c'est une réussite individuelle mais aussi familiale. Julien est entouré de son père et de son petit frère. Ils sont là pour l’encourager et lui faire suivre un plan diététique très précis. "C'est à moi de préparer toute son alimentation, ses boissons… Parfois, il avait une certaine dose à boire qu'il ne buvait pas, et je le forçais à boire, parce que l'hydratation, c'est essentiel, surtout sur 140 km à pied", explique Olivier Deneyer, le frère de Julien.

Philippe Deneyer, son père, confie avoir été inquiet: "J'ai été inquiet la première fois qu'il a traversé la Manche, quand il s'est jeté du bateau à deux heures du matin pour aller rejoindre la plage tout seul, comme ça... Là, je me suis dit, qu'est ce qu'il fait ? Pourquoi est-ce qu'il fait ça ?".


"Abandonner une deuxième fois, c'était pour moi inconcevable"

Julien Deneyer a des courbatures aux jambes et des brûlures dues au sel de la mer sur les bras. Un suivi médical et une bonne préparation physique sont nécessaires pour se lancer dans une telle aventure. L’année passée, des problèmes rénaux ont empêché Julien de terminer l’Enduroman. L’important dans l’effort est de connaitre ses limites: "Parfois, le fait de faire abstraction de la douleur nous fait perdre les signaux importants. Ça m'est arrivé l'an passé et c'est pour ça que je me suis repris en main. Abandonner une deuxième fois, c'était pour moi inconcevable, c'est pour ça que j'avais tout fait avant pour que ça n'arrive pas".

Lundi, Julien reprendra son métier d’ophtalmologue, avant peut-être de relever un nouveau défi sportif.

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