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Les JO de Paris veulent déployer un laser pour abattre les drones

Piste prometteuse dans la lutte anti-drones: un laser expérimental capable de neutraliser "100% de ses cibles à 1.000 mètres" pourrait être opérationnel dès les JO de 2024, selon la PME française Cilas (ArianeGroup) qui le développe pour les armées.

Ce système portatif, présenté au Forum Innovation Défense organisé à Paris de jeudi à samedi, se présente sous la forme d'un boîtier monté sur un trépied qui contient un système de détection du drone, de pointage permettant de suivre l'engin volant et un laser capable de le neutraliser en vol. 

"Il est envisagé par les autorités de le déployer pour les JO 2024", affirme Laurent Tard, responsable commercial du projet. Comme la Coupe du monde de rugby 2023 servira de répétition, il est à prévoir que le système y sera également."

Des essais réalisés cet été à Biscarosse (Nouvelle-Aquitaine) en présence de la ministre des Armées Florence Parly se sont révélés concluants. Le système, baptisé Helma-P, est capable de détecter des drones d'un poids inférieur à 100 kilos jusqu'à 3 kilomètres de distance, et de les toucher jusqu'à 1 km. Le laser, d'une puissance de 2 kilowatts, peut également "éblouir" un drone en saturant ses capteurs optiques.

Dans un récent rapport parlementaire, les sénateurs appellent à faire de la lutte antidrones une priorité: sur le territoire national, le nombre de drones, en majorité civils, est passé de 400.000 en 2017 à 2,5 millions aujourd’hui. Soucieuse de développer une protection antidrones pour les sites militaires, la Direction générale de l'armement (DGA) a lancé cette année son programme Parade (Protection déployable modulaire anti-drones), qui prévoit des investissements d'environ 350 millions d'euros sur 11 ans. 

L'armée dispose entre autres de systèmes de brouillages de drones Milad depuis 2017, déployés par exemple au Sahel. "Mais dans les années à venir on va constater une autonomisation croissante des drones qui va les immuniser au brouillage", d'après le cabinet de la ministre des Armées. D'où la nécessité de trouver d'autres moyens d'action, comme le laser, le piratage, des drones intercepteurs ou des canons électro-magnétiques.

Le brouillage électromagnétique présente l'avantage de pouvoir renvoyer le drone à son pilote, ou de le contraindre à se poser en douceur une fois ses batteries déchargées. A l'inverse, la chute de l'appareil neutralisé est inéluctable avec la technologie laser. En dehors des terrains de guerre, elle pourrait s'avérer dangereuse pour le public, ce qui implique des restrictions d'usage. 

Toutefois, "ce qui compte c'est de mesurer si la menace dépasse les risques et les enjeux", affirme Laurent Tard qui se demande s'il ne pourrait pas être justifié d'abattre "un drone transportant un sac suspect et se dirigeant vers le stade de France où se déroule la cérémonie d'ouverture des Jeux".

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