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Ligue de diamant: une fusée nommée Noah Lyles

Usain Bolt ayant rangé ses pointes, le prodige américain Noah Lyles, aligné sur 200 m vendredi à Monaco, a pris une place de choix dans la vaste liste des prétendants au trône laissé vacant par la légende du sprint.

Le Roi est parti et ils sont quelques-uns à vouloir combler le vide, une course dans laquelle Lyles possède désormais une sacrée longueur d'avance. Cette saison sans JO ni Mondiaux constitue une transition pour les Américains mais le bolide de Gainsevile (Floride), tout juste âgé de 21 ans (depuis mercredi), a lui décidé de marquer son territoire, sans perdre de temps.

Avec les meilleurs chronos de 2018 sur 100 m (9 sec 88) et sur 200 m (19 sec 69), Lyles a frappé les esprits, éclipsant déjà Christian Coleman (22 ans), le vice-champion du monde de la ligne droite auteur pourtant d'un début de saison canon en salle (médaille d'or aux Mondiaux, record du monde du 60 m) et considéré alors comme le nouvel homme fort du sprint.

L'éclosion de Lyles qui, contrairement à Coleman, suit les traces de Bolt en doublant 100 et 200 m, ne date pas de cette année. L'Américain était sorti de l'anonymat en mai 2017 en descendant sous les 20 secondes sur le demi-tour de piste 200 m à Doha (19 sec 90). Mais une blessure aux ischio-jambiers l'avait empêché de poursuivre son ascension et surtout de défendre ses chances aux Mondiaux à Londres. Cette fois, le physique tient bon et Lyles n'en finit pas de progresser.

Son style reste un plaisir pour les yeux, un alliage de vitesse et de légèreté, avec une capacité rare à pouvoir relancer la cadence dans les derniers 50 mètres.

- Rappeur à ses heures -

Si Lyles possède toutes les qualités pour prendre les rênes du sprint mondial, le principal intéressé doute pourtant de pouvoir régner de manière absolue, comme a pu le faire Bolt.

"Il n'y aura plus le même phénomène que les années passées avec un coureur dominant, estime le protégé de Lance Brauman, ancien entraîneur de l'ex-champion du monde Tyson Gay. Il y aura un renouvellement avec plusieurs coureurs qui se partageront le leadership."

Les points communs avec Bolt ne manquent pas pourtant: comme la superstar jamaïcaine, Lyles préfère le 200 m à la ligne droite. Et à l'instar du Jamaïcain, il a ramené le sourire et un peu d'insouciance sur la piste. Si le côté "showman" de Bolt fait cruellement défaut à l'athlétisme, Lyles ne manque pas de potentiel à ce niveau-là. Il n'hésite pas à gratifier le public de pas de danse en fin de course et, grand passionné de rap, a produit une chanson intitulée, comme il se doit, "Speed racer", dont il a fait profiter les journalistes à Monaco.

"C'est quelque chose que j'ai en moi, explique-t-il. J'ai toujours aimé faire du rap en même que de l'athlétisme et c'est quelque chose qui m'a toujours plu et que j'ai eu envie de développer. J'aime faire les deux et j'aimerais un jour monter sur scène et que le public reprenne toutes mes chansons."

A Monaco où il aura comme principal adversaire le champion du monde du 200 m Ramil Guliyev, Lyles souhaite "la victoire, battre (s)on record personnel et faire une grosse performance". Et toujours avec le sourire, comme un certain Usain Bolt.

kn/chc

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