Accueil Actu

Ligue des champions de handball: à Paris, la fuite des talents

Départ de plusieurs joueurs majeurs, recrutement moins clinquant, budget en baisse... le Paris Saint-Germain paraît moins bien armé que les saisons précédentes pour remporter la Ligue des champions de handball, qui débute mercredi.

"Construire sur la durée une équipe de premier plan au niveau national et européen." Tel était le souhait du fonds d'investissement Qatar Sports Investments (QSI), exprimé par le nouveau président du club Nasser Al-Khelaïfi, lors de l'acquisition en juin 2012 du Paris Handball, renommé dans la foulée Paris SG comme la section football dont QSI était déjà actionnaire.

Dix ans plus tard, QSI a réussi son pari, à coup de millions d'euros, de bâtir une équipe hégémonique en France et régulièrement présente dans le dernier carré de la C1, à défaut de la remporter.

Mais à l'heure d'aborder une nouvelle campagne continentale, le club de la capitale sembleréduire la voilure, après des saisons à attirer les plus grandes stars du handball mondial.

Mikkel Hansen, Nedim Remili, Benoît Kounkoud, Vincent Gérard, Yann Genty... Tous ont quitté le PSG cet été, parfois même en renforçant la concurrence européenne. Remili et Kounkoud sont par exemple partis tenter une nouvelle aventure à Kielce, finaliste de la dernière édition et vainqueur en 2016, quand Mikkel Hansen est revenu au pays, à Aalborg, étoile montante du handball danois.

- "Une configuration différente" -

Certes, le PSG a prolongé le demi-centre néerlandais Luc Steins, élu meilleur joueur du championnat de France ces deux dernières saisons, le pivot polonais Kamil Syprzak, et a conservé Nikola Karabatic, mais aucune star n'a intégré l'effectif à l'intersaison.

Le club a plutôt misé sur "des joueurs jeunes à fort potentiel", selon le capitaine Luka Karabatic: Yoann Gibelin (22 ans) et l'international hongrois Dominik Mathé (23 ans), qui est néanmoins arrivé avec une grave blessure à un genou, laissant le Letton Dainis Kristopans seul au poste d'arrière droit pour une grande partie de la saison.

"On a perdu des joueurs majeurs, concède Luka Karabatic. C'est une configuration un peu différente, mais on a un staff technique qui est de qualité, qui fait du très bon travail."

"Le Final Four (de la C1) est toujours un objectif pour nous, ça dépendra de notre capacité à développer l'équipe, à être réguliers, performants, et à éviter les blessures", assure-t-il.

Les nombreux départs coïncident avec une baisse de 2,5 millions d'euros du budget entre la saison 2020-2021 et celle qui débute. Le signe d'un désintérêt naissant des propriétaires qatariens ?

"Ce ne sont que des chiffres, balaie le manager général du PSG Thierry Omeyer. Derrière, les objectifs sont toujours élevés. Je ne fais pas une fixation sur le budget."

- "Fiscalité avantageuse" pour la concurrence -

Avec 16,36 M EUR de budget, le club de la capitale dispose tout de même d'environ deux fois plus de moyens que ses deux concurrents principaux au niveau national, Montpellier et Nantes.

Largement suffisant dans le championnat de France, mais pas en Ligue des champions, où quelques grands clubs disposent en plus d'une "fiscalité avantageuse", selon Omeyer. "On ne peut pas lutter fiscalement avec Kielce, les clubs hongrois, etc. C'est quelque chose qui pénalise les clubs français."

Le club de la capitale a hérité du moins relevé des deux groupes, avec comme premier concurrent les Hongrois de Veszprém, également à la recherche de leur premier titre en Ligue des champions après des années de tentatives infructueuses.

C'est d'ailleurs par un déplacement en Hongrie que le PSG débutera sa campagne européenne, jeudi (18h45).

À l'inverse, Nantes, l'autre club français engagé en C1 cette saison, devra se frotter à Kielce, Kiel, Aalborg et au Barça, double tenant du titre.

Pour sortir du groupe B, "il y a deux équipes à mettre derrière nous", confie l'entraîneur de Nantes Grégory Cojean : "Elverum et Celje. Et on va essayer de gagner des points contre les grosses écuries."

À commencer par Kielce, où les Nantais se déplaceront mercredi (20h45), pour retrouver Remili et Kounkoud, déjà loin de Paris.

À la une

Sélectionné pour vous