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Mini Transat: Basile Bourgnon, troisième du nom pour l'aventure en solitaire

Le plus jeune et le 'fils de': à 19 ans, Basile Bourgnon (Edenred) a pris la mer lundi pour une traversée de l'Atlantique épique, sa toute première en solitaire. Il est l'un des 90 concurrents de la Mini Transat, la course au large qui a formé les plus grands navigateurs, dont son père, Laurent Bourgnon.

"J'aime bien contrer les clichés, le plus jeune n'est pas forcément le moins expérimenté. Je n’ai pas l’impression d’avoir 19 ans", s'amuse auprès de l'AFP Basile Bourgnon, un grand blond bien costaud (1,95 m).

Incroyablement mature, il est venu "pour apprendre" sur des monocoques de 6,50 m "affreusement inconfortables", notamment pour ceux dont l'étrave est de type 'scow' (arrondie) "qui vont vite, qui ricochent sur l’eau et tapent beaucoup. Pour mon confort, j’ai craqué pour un pouf !", lance-t-il.

Lundi, il a quitté la baie des Sables d'Olonne (Vendée) pour rallier Saint-François (Guadeloupe) via une étape en Espagne, à Santa Cruz de La Palma (Canaries), pour un périple de 4.050 milles nautiques au total (7.500 km).

Il a déjà vécu une première transatlantique réussie mais en duo (avec Emmanuel Le Roch) il y a deux ans lors de la Transat Jacques Vabre, dont il était à 16 ans déjà le plus jeune participant.

Sa nouvelle aventure se joue sur un voilier à l'histoire particulière qui ne l'effraie absolument pas.

Le voilier, mis à l'eau en 2019, était la propriété d'un marin quinquagénaire, Stéphane Thomas, disparu en mer alors qu'il effectuait son parcours de qualification pour la Mini Transat 2019.

- Le Vendée Globe en tête -

"Le bateau a été racheté aux parents de l’ancien propriétaire. C'était un moment délicat avec la famille", raconte Basile Bourgnon, qui n'est "pas du tout superstitieux".

"C'était émouvant de voir ces parents, qui devaient avoir 70 ans et qui m'ont demandé de garder le nom de baptême du bateau (Aelig) quelque part. +Oui, Madame, je vous le promets, en hommage à Stéphane+".

Confiant et ultra déterminé, Basile Bourgnon a réussi sa qualification en avril dernier, puis a été placé sur une liste d'attente, avant de décrocher sa place pour la Mini Transat à quelques jours seulement du départ.

Il est le troisième Bourgnon à prendre part à cette course sans assistance et sans moyen de communication avec la terre. Son oncle Yvan Bourgnon l'a remportée en 1995 et son père Laurent Bourgnon, disparu en 2015 lors d'une plongée en mer, a fini deuxième en 1987, à 21 ans.

"Je ne peux pas cacher mes ambitions sportives, l'objectif est un top 5 et un podium", pose fermement le jeune marin, très attiré par l'exercice du solitaire. "C’est les vacances ! Plus personne ne nous embête. On part pour être tout seul au dessus de nos limites et voir, qu’au final, on n'en a pas".

Bien évidemment, Basile Bourgnon marche sur les traces de son père, qu'il n'a pourtant jamais vu en compétition; il avait pris sa retraite sportive en 2004 pour partir avec femme et enfants faire le tour du monde en bateau, qui a viré en six années de vie en Polynésie.

Alors aujourd'hui, le jeune Basile rêve toujours du tour du monde.

"Le projet du Vendée Globe (course autour du monde en solitaire), je l'ai derrière la tête. c’est la course la plus dure du monde. Se lancer des défis, c’est un peu mon quotidien", se réjouit-il.

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