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Mondial-2019 de rugby: dans la poule B, Blacks-Boks, un violent choc d'entrée

Après eux, le déluge. Tombées ensemble dans la poule B, Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud vont offrir une finale de Coupe du monde potentielle dès la première journée, et ne laisser que des miettes à l'Italie, la Namibie et au Canada, loin de pouvoir rivaliser.

Cinq des huit Coupes du monde précédentes (1995 et 2007 pour les Springboks, 1987, 2011 et 2015 pour les All Blacks) vont donc être rassemblées dès le 21 septembre à Yokohama, pour une savoureuse entrée qui pourrait bien être de nouveau servie au dessert, le 2 novembre dans le même stade.

De quoi y laisser des plumes dès le départ? Il en faut plus pour effrayer les deux mastodontes, habitués à se croiser chaque année dans le Rugby Championship. "C'est une bonne façon de démarrer", assure ainsi à l'AFP l'ancien troisième ligne des Blacks Victor Vito, titré en 2011 et 2015.

"Tu sais tout de suite où tu te situes car tu dois aligner ta meilleure équipe et ensuite, tu ne te soucies plus vraiment de savoir si tes meilleurs joueurs ont eu assez de temps de jeu. Ils ont déjà un gros match au compteur et ils peuvent en quelque sorte attendre", estime le Rochelais.

Difficile de prédire qui aura l'avantage. Car si la Nouvelle-Zélande a régné sans partage depuis son dernier titre mondial, obtenu après un succès de justesse sur les Boks en demi-finales (20-18), elle a semblé un poil plus prenable ces derniers mois.

Au cours desquels les Sud-Africains ont réussi l'exploit de la faire tomber chez elle à Wellington (36-34, en septembre 2018) avant d'obtenir le nul (16-16) dans la même capitale en juillet.

- Rassie a endurci les Boks -

S'il y a donc une équipe en confiance face aux maîtres du monde, c'est bien celle de Johan "Rassie" Erasmus, qui a réussi à redresser le tir après les deux années catastrophiques (2016 et 2017) d'Allister Coetzee. Un prédécesseur évincé en raison notamment de défaites humiliantes contre les Blacks (15-57, 57-0), en Italie (20-18) ou en Irlande (38-3).

Erasmus a en outre réussi à faire oublier les tensions raciales toujours présentes dans le pays: son groupe de 31 joueurs, pour lequel le gouvernement lui avait réclamé l'équité noirs-blancs, compte 11 joueurs de couleur, un an après la nomination historique d'un joueur noir, Siya Kolisi, comme capitaine d'équipe.

"Rassie nous a tirés de la pénombre et nous a mis sur le bon chemin", estimait le patron de la fédération Mark Alexander une fois le Rugby Championship conquis cet été, le premier depuis 10 ans.

Steve Hansen, le sélectionneur des Blacks, a lui choisi de décaler Beauden Barrett à l'arrière pour installer le nouveau venu Richie Mo'unga à l'ouverture. Payant? La défaite en Australie le 10 août (47-26) l'a remis en question, mais les Wallabies ont été écrasés 36-0 au match retour. Et le réservoir néo-zélandais est si profond que le pilier Owen Franks (31 ans, 108 sél.) n'a pas été retenu.

- L'Italie sans convictions -

Face à ces deux ogres, que peuvent espérer les trois autres nations? Pas grand-chose. L'Italie en particulier, qui ne progresse plus depuis des années: en 2019, elle n'a battu que la faible Russie (85-15) et son dernier succès dans le Tournoi des six nations, sa compétition de référence, remonte à 2015.

Il y a bien eu cette victoire historique en 2016 face aux Boks, mais ces derniers ont pris une large revanche l'automne suivant (35-6). Le capitaine Sergio Parisse, qui disputera son 5e et dernier Mondial, visera la 3e place du groupe, synonyme de qualification pour 2023.

Présent comme à chaque édition mais dernier qualifié pour le Mondial, le Canada aura des intentions similaires. Derrière leur figure de proue, le capitaine Tyler Ardron, cadre des Chiefs néo-zélandais, les Canucks voudront prendre leur revanche sur les Italiens, vainqueurs de justesse (23-18) en 2015.

La modeste Namibie part d'encore plus loin: le graal, pour les Welwitschias, serait de remporter enfin un match - après 19 revers - dans la compétition...

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