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Mondial-2019 de rugby: ex-policier, l'arbitre Romain Poite prépare son avenir

Ancien policier au Mirail à Toulouse, l'arbitre international français Romain Poite a déposé avant de partir au Japon le mémoire de son deuxième master qu'il veut obtenir à son retour pour s'offrir "des choix" quand l'heure de sa retraite sportive arrivera.

Romain Poite, 43 ans, est l'un des cinq arbitres français pour la Coupe du monde. Dans la première phase, il y dirigera trois rencontres et sera assistant à quatre reprises.

En novembre, à son retour, il est attendu pour soutenir son travail dont le thème est "la professionnalisation de la structure arbitrale". Objectif ? Décrocher un Bachelor de gestion de centre de profits décerné par la Toulouse Business School (TBS), qui couronnerait une année d'efforts entre "matches et séances d'entraînement".

L'idée de cet ancien enquêteur est de pouvoir, en fin de carrière, travailler dans "le monde de l'entreprise qui (l)'attire", "dans le sport" ou de revenir "dans la police".

"Je voulais avoir le choix. Maintenant, j'ai le confort d'avoir trois opportunités", explique Romain Poite, marié et père de deux filles (20 et 15 ans), titulaire "seulement du bac" avant d'avoir repris ses études, il y a trois ans, pour obtenir un Master 2 de management des organisations sportives à l'université d'Aix-Marseille.

- Le Japon, "une récompense" -

Malgré ses quelque 35 matches à arbitrer par an et la Coupe du monde à l'horizon, il s'est encore sacrifié pour se lancer l'an dernier un ultime défi: un deuxième master. "Ça a été compliqué à gérer", admet l'international, élu cinq fois meilleur arbitre français.

L'annonce de sa sélection pour son troisième mondial, "peut-être le dernier", l'officiel l'a ressentie comme "une récompense". Et même s'il a été débordé car il lui fallait finir son mémoire, tout en continuant à s'entraîner, il est tellement heureux de vivre "une grande aventure" avec ses collègues mais également sa famille, qui le rejoindra. "Cette sélection met le mouchoir sur certains maux", admet-il.

Jamais il n'aurait imaginé que sa carrière d'arbitre le conduirait aussi haut. En 1994, c'est son père qui lui avait demandé d'arbitrer. Et à l'époque, alors qu'il était joueur - un troisième ligne centre "pénible" -, il avait accepté parce qu'il s'était dit qu'il "l'ouvrirait moins" sur le terrain et "sortirait moins le samedi dans les cafés".

A son entrée à l'école de police, ses supérieurs lui avaient recommandé d'arrêter le rugby. "J'ai naturellement mis fin à une carrière qui n'aurait pas été une carrière accomplie", sourit-il, reconnaissant que l'arbitrage lui a permis "finalement de vivre sa passion".

"Je ne me suis pas posé de questions. J'ai suivi le fil de l'eau", estime Romain Roite qui a simplement cherché à atteindre "le haut de la pyramide" de l'arbitrage. Et y est parvenu.

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