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Mondial-2019 de rugby: pour l'Italie, y croire malgré tout

Comment dit-on méthode Coué en italien ? Sans victoire dans le Tournoi des Six Nations depuis 2015, encore balayée par la France et l'Angleterre en préparation, l'Italie veut pourtant croire à l'improbable exploit d'une qualification pour les quarts de finale de la Coupe du monde de rugby, au Japon.

"On veut écrire l'histoire et enfin obtenir des résultats", assure ainsi Conor O'Shea, le sélectionneur irlandais des Azzurri.

Écrire l'histoire parce que l'Italie n'est jamais sortie des poules de la Coupe du monde en huit tentatives. Écrire l'histoire surtout parce que pour y parvenir cette fois, il faudra battre l'un des deux géants du groupe B, la Nouvelle-Zélande ou l'Afrique du Sud.

Mais quelles peuvent bien être les raisons d'y croire pour une équipe qui reste sur 22 défaites d'affilée dans le Tournoi et qui vient de prendre deux fois 40 points face à la France (47-19) et l'Angleterre (37-0) ?

Après plus de trois ans à la tête du rugby italien, O'Shea est parvenu à conserver un optimisme forcené qui, au fil des défaites, commence en revanche à abandonner les observateurs et suiveurs de la discipline dans la Péninsule.

Mais l'Irlandais tient le cap. "Cette dernière année a été à mon avis le moment charnière pour le rugby italien. On a désormais de la profondeur et de la concurrence à de nombreux postes et des jeunes arrivent", assure-t-il.

- Défauts récurrents -

"Il y a encore beaucoup à faire, beaucoup de changements à mettre en œuvre pour utiliser tout notre potentiel. Mais bon sang, on a vraiment un bon groupe", jure l'Irlandais.

Ce groupe s'appuie encore sur son capitaine Sergio Parisse, déjà là en 2003 et qui jouera au Japon sa cinquième Coupe du monde, égalant ainsi le record du Samoan Brian Lima (1991-2017) et de... l'Italien Mauro Bergamasco (1999-2015). Tout juste remis d'une grave blessure au genou droit, le talonneur Leonardo Ghiraldini disputera lui son quatrième tournoi planétaire.

Derrière, la relève évoquée par O'Shea existe et est incarnée par le talentueux arrière Matteo Minozzi (23 ans) ou le troisième ligne Jake Polledri (23 ans).

Mais ce sang frais n'a pas réussi à masquer les défauts récurrents du rugby italien. Malgré des progrès réels au plan athlétique, les Azzurri peinent toujours à tenir la distance des 80 minutes et, comme l'a encore illustré le match contre les Anglais vendredi, ils manquent de réalisme lorsqu'ils rivalisent physiquement.

Le calendrier du Mondial japonais n'est pas non plus très favorable aux Italiens, qui devront se frotter aux Springboks et aux All Blacks alors qu'ils seront déjà entamés physiquement après avoir disputé face à la Namibie et au Canada les deux matches dont ils sont favoris.

Reste un souvenir, pas si ancien, comme meilleur motif d'espérance: l'Italie peut le faire puisqu'elle l'a déjà fait. En novembre 2016, l'équipe de Parisse et O'Shea avait battu l'Afrique du Sud (20-18).

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