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A un mois de l'annonce des 33 Bleus qui disputeront le Mondial-2023, l'ailier toulonnais Gabin Villière (27 ans, 12 sél.) estime avoir eu "de la chance" d'être revenu de blessures (péroné, cheville) "au bon moment" afin d'espérer en être, même si "rien n'est acquis", dans un entretien à l'AFP.
Q: Comment vous sentez-vous physiquement?
R: "Depuis deux mois, je n'ai plus de gêne, plus de douleur, je n'ai absolument plus rien donc ça fait du bien déjà de ne plus avoir l'esprit occupé à tout ça et de pouvoir me concentrer uniquement sur le rugby, mes objectifs et les tâches à accomplir lors des entraînements et des matches".
Q: D'ailleurs, dès votre retour, vous remportez la Challenge Cup...
R: "Gagner ce titre avec Toulon a permis d'embellir cette saison, qui a été en dehors de ça très compliquée et très longue pour moi. Ça m'a permis de finir sur une bonne note et de faire la bascule sur la très grosse échéance que l'on attend tous: la Coupe du monde".
Q: Comment s'est passé le stage à Monaco, où vous êtes arrivé forcément plus frais que les autres?
R: "Les attentes du staff sont extrêmes, énormes, et on nous demande de nous pousser dans nos retranchements. Et comme tout le monde, j'ai subi! Mais ça nous a permis de très bien travailler. C'est dur sur le moment mais on sait pourquoi on le fait, pourquoi on se bat. On sait tous que ça vaut le coup de faire tous ces efforts et d'aller puiser dans nos réserves. On est ensemble et on se tire tous la bourre".
Q: Et cette semaine "de repos"?
R: "C'est très bien géré. On a les GPS à la maison pour être +monitorés+ afin de récupérer ces données à Marcoussis dimanche. Tout est calé, tout est assez précis, donc ça ne laisse pas de place aux questionnements. Nos séances consistent en de la musculation du corps, et de la course, endurance et vitesse".
Q: Votre idée, c'est clairement de gagner du temps de jeu lors des quatre matches de préparation en août?
R: "Oui, complètement. Mon premier objectif, c'était déjà d'être dans ce groupe des 42. Et bien sûr je fais partie de ces joueurs qui ont envie d'aller chercher cette place (dans les 33, ndlr). Je vais me battre et tout donner pour franchir cette prochaine marche".
Q: Vous étiez l'un des artisans du Grand Chelem en 2022: pas trop compliqué de réintégrer une équipe qui a fait sans vous depuis?
R: "Bien sûr, j'aurais préféré ne jamais quitter ce groupe mais maintenant, je me rends compte que j'ai aussi eu la chance de revenir +au bon moment+, pour cet objectif que l'on a en tête depuis deux/trois ans. Je le vis pleinement et en tous les cas, j'essaie de mettre toutes les chances de mon côté pour pouvoir y participer. Avoir dû abandonner le groupe a été compliqué, mais l'important est de continuer sur notre lancée, et sur ma lancée".
Q: Disputer votre première Coupe du monde, qu'est-ce que cela représenterait?
R: "Quand j'étais petit garçon à Vire, c'était l'évènement que l'on attendait tous, où les meilleures nations gagnent, où il n'y a pas de place au hasard puisque le moindre match perdu est éliminatoire. C'est l'évènement le plus prestigieux du rugby, le plus excitant, celui qui nous tient en haleine. Je n'y suis pas encore, il n'y a rien de fait, rien d'acquis, mais déjà de faire partie de ce groupe, c'est un bonheur immense, une grande chance. Qui plus est de jouer en France... On n'a pas envie de se louper! On sait que c'est le moment ou jamais donc on a envie de tout faire pour y arriver car ce serait quelque chose de grandiose, avec ce groupe, avec cette équipe, et pour ce pays".
Propos recueillis par Laure BRUMONT.