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Un an après son échec aux Jeux olympiques, Perrine Laffont est redevenue impériale sur les bosses, pour aller chercher samedi un quatrième titre mondial à Bakuriani (Géorgie) en simple, et sera la grande favorite dimanche en parallèle.
Après avoir décroché l'or en bosses parallèle en 2017 et en 2019, puis l'or en 2021 en bosses simple, Perrine Laffont monte pour la quatrième fois sur la plus haute marche du podium dans quatre éditions différentes des Mondiaux de ski acrobatique. Mieux que la légende française de la discipline Edgar Grospiron (en or en 1989, 1991 et 1995).
"C'est juste incroyable, parce que ça a été une journée de compétition dure. C'est beaucoup de stress à gérer, beaucoup d'adrénaline. Même si je sais ce que sont les grands événements, ça restait un objectif d'aller chercher une médaille d'or", a-t-elle apprécié, après les obligations qui incombent à la championne du monde.
A 24 ans, Perrine Laffont a donc repris samedi sa domination sur le ski de bosses, qu'elle avait un peu laissée à ses rivales la saison dernière, en survolant les deux manches de la finale des Championnats du monde. Elle a d'abord réalisé le meilleur passage sur la première manche avec 87,60 points et près six points d'avance sur la concurrence.
Les compteurs ont été remis à zéro en seconde manche, pour laquelle la championne olympique en titre, l'Australienne Jakara Anthony ne s'est pas qualifiée, partie à la faute et finalement 17e et avant-dernière.
- "Sous le signe de la résilience" -
Lors de cette seconde manche, Laffont a une nouvelle fois réalisé un passage parfait, quasiment identique à la première manche, devançant l'Américaine Jaelin Kauf, vice-championne olympique il y a douze mois, de près de quatre points (87,40 contre 83,56). Le bronze est revenu à l'Autrichienne Avital Carroll (80,19).
La championne olympique 2018 à Pyeongchang (Corée du Sud) n'a même pas eu besoin de sortir son nouveau saut, qu'elle a mis en place au sortir de la saison olympique.
Sans ses deux principales rivales en finale (Anthony éliminée et la Japonaise Anri Kawamura blessée et absente à Bakuriani), la native de Lavelanet a pu se contenter d'un passage moins compliqué, avec des sauts très propre techniquement et une vitesse entre les bosses extrêmement élevée.
"J'avais un super score en finale (première manche, NDLR), avec un +run+ plus simple mais très rapide et libéré en skis. On s'est dit qu'on allait garder la stratégie en super finale (seconde manche)", a expliqué Laffont.
Cette quatrième médaille d'or aux Mondiaux "est un peu plus sous le signe de la résilience. Il y a eu une saison olympique compliquée l'année dernière, où je me suis posé beaucoup de questions, avec beaucoup de doute", a-t-elle glissé.
Comme en 2021 à Almaty, elle abordera l'épreuve de bosses parallèle, qui fera son apparition au programme olympique dans trois ans, libérée de la pression. Et l'envie de faire le doublé qui lui échappe (en 2017, elle avait pris l'or en parallèle et l'argent en simple).
"C'est ce que l'on va essayer de chercher. J'ai beaucoup plus de confiance maintenant en +dual+, j'ai énormément progressé en vitesse et je pense que j'ai toutes les armes pour réussir", a-t-elle conclu.
En revanche, pas question de zapper la célébration dès samedi soir du titre en simple. "Je vais le savourer celui-là!"