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Mondial de basket: le vétéran argentin Scola, un géant toujours vert

A 39 ans, Luis Scola, dernier rescapé de la génération dorée médaillée d'or aux JO d'Athènes, et après une décennie passée en NBA, réalise une Coupe du monde exceptionnelle avec l'Argentine qui affronte vendredi la France en demi-finale à Pékin.

Un défi au temps. Les cheveux de l'iconique ailier fort argentin de 2,06 m sont plus courts qu'à ses débuts en NBA il y a 12 ans, un peu plus blancs aussi... Mais à un âge où la plupart des anciens joueurs ont entamé leur reconversion, Scola, après 10 ans passés en NBA (2007-2017) dont cinq saisons aux Houston Rockets (2007-2012), continue lui à aligner les paniers, peut-être même mieux que jamais.

Depuis le début du mondial, son 5e, le +vieux+ impressionne. Le colosse tourne à près de 18 points de moyenne et un peu plus de 7 rebonds, révélation surprise de ce Mondial et l'un des joueurs clés d'une sélection albiceleste que peu imaginaient en demi-finale. Pas mal pour celui qui fêtera ses 40 ans en avril prochain et se retrouve sur les parquets face à des joueurs ayant parfois la moitié de son âge.

- "Je pense que je suis un bon joueur" -

"Je comprends que tout le monde parle de mon âge, mais mon cerveau ne fonctionne pas comme ça...", assure-t-il.

Pour l'anecdote, face à la Pologne en match de poule, il a croisé le benjamin de ce mondial, âgé de 18 printemps, Aleksander 'Olek' Balcerowski, ce qui ne l'a pas empêché de planter 21 points.

"Je ne rentre pas sur le terrain en pensant, +oh mon dieu, je suis plus vieux que tous ces mecs+, ou +oh mon dieux, ces mecs ont 5, 10, 15 ans de moins que moi+", assure-t-il. "Pour moi c'est naturel. Je pense juste que je suis un joueur. je suis un bon joueur et je vais faire des bonnes actions pour aider mon équipe à gagner". Un mantra qui fonctionne.

En quart de finale face à la Serbie, l'une des équipes annoncées comme la principale menace de ce Mondial avec les Etats-Unis (éliminée en quart par la France), Scola a continué sur sa lancée avec 20 points. Une victoire que le vétéran refuse de qualifier de surprise.

"Ça me dérange que les gens répètent que c'est un miracle, une surprise. Personne ne croyait en l’Argentine en demi-finale mais je vous le dis, il y avait 22 personnes (les pré-sélectionnés) pendant deux mois qui y croyaient. C'est loin d'être un miracle, nous sommes une bonne équipe de basket, on a joué un super basket toute la semaine. Nous avons mérité d’être là et je n'accepte pas les questions qui parlent de miracle."

- Orpheline depuis Ginobili -

Voilà de quoi poser une ambition pour le désormais deuxième meilleur scoreur de l'histoire en Coupe du monde (680 points) derrière le Brésilien Oscar Schmidt (906).

Orpheline depuis le départ de Manu Ginobili après les JO de Rio en 2016, l'Argentine se met donc à rêver un peu plus fort depuis quelques jours, elle qui court après un titre mondial depuis 69 ans. Scola faisait partie de l'équipe battue d'un point en finale du Mondial en 2002 par la Yougoslavie, emmenée à l'époque par Vlade Divac et Pedrag Stojakovic. Cette année-là, les Argentins avaient été les premiers de l'histoire à battre une équipe américaine 100% NBA. Etre passé si près doit forcément motiver des années plus tard.

Après son départ de la NBA en 2017, Scola vient de passer ses deux dernières saisons en Chine. Un exil qui ne lui a visiblement rien fait perdre.

Vendredi, il disputera face aux Bleus son 40e match en Coupe du monde et égalera, quoi qu’il arrive, le Brésilien Ubiratan Pereira Maciel, recordman du nombre de matchs joués au Mondial (41 entre 1963 et 1978).

Mais là encore, une telle statistique ne compte guère une fois parvenu dans le dernier carré.

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