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Mondial de hand: Hugo Descat enfin dans le grand bain

A 28 ans, l'ailier gauche Hugo Descat vit au Mondial en Egypte sa première grande compétition avec l'équipe de France de handball. Entier et taquin, le nouveau venu au parcours atypique apporte sa fraîcheur au groupe, et son efficacité sur le terrain.

"Il n'a besoin de personne pour s'intégrer", explique à l'AFP l'arrière droit des Bleus Nedim Remili, son ancien coéquipier à Créteil. "C'est un mec très blagueur, très joyeux, très chambreur, il met beaucoup de vie dans tout ce qu'il fait. Dans le groupe aussi, il amène une énergie positive", explique le joueur du PSG.

Buteur --déjà 21 depuis le début du Mondial, ce qui en fait le 3e Français le plus prolifique derrière Kentin Mahé (28) et Dika Mem (23)--, chambreur, charmeur aussi, Descat, auteur de huit buts face au Portugal (32-23), semble avoir toujours fait partie de cette équipe de France qu'il redécouvre pourtant sur le tard.

Pile électrique, le Montpelliérrain et ancien Cristolien (2011-2017) a pu par le passé souffrir d'une certaine réputation. "On me disait que j'étais une grande gueule", raconte-t-il à l'AFP. "Oui, je suis une grande gueule, certes, mais j'assume pas mal de choses."

Comme celle d'avoir opté pour la Roumanie en 2017, afin de disputer la Ligue des champions avec le Dinamo Bucarest. Dans un club instable, entre retards de salaires et des heures d'attente aux aéroports pour voyager moins cher, Descat déchante dès son arrivée. "Je me suis dit: +je suis dans quel bourbier, là ?"

- Exil roumain -

D'autant que l'ailier est alors séparé de sa compagne, enceinte et partie accoucher dans son pays d'origine, la Bulgarie. Mais il "reste fort" et finit par être recruté en 2019 par Montpellier.

"Forgé" par cette aventure, Descat revient en France avec la sélection, dont il n'a porté le maillot que deux fois en 2013, lors de matches qualificatifs contre la Norvège, "dans un coin de (sa) tête". "Je me suis dit que si j'arrivais à gagner ma place à Montpellier et faire des bons matches, ça allait couler de source."

Fin octobre, la porte des Bleus se rouvre enfin: après le forfait de plusieurs joueurs touchés par le Covid-19, le nouveau sélectionneur Guillaume Gille l'appelle pour un stage à Créteil. Et fin décembre, c'est lui, plutôt que le Parisien Mathieu Grébille, qui est choisi au côté de Michaël Guigou pour partir en Egypte.

Au Caire, le Val-de-Marnais d'origine a livré d'entrée une partition impeccable contre la Norvège: son 4/4, dont 2 penalties, a pesé lourd dans le triomphe français (28-24).

- Un palmarès à garnir -

Moins en réussite contre la Suisse (3/6) et contre l'Algérie (0/1), contre laquelle il pénalise les Bleus (penalty et 2 minutes) dans une fin de match serrée, il a refait le plein de confiance face au Portugal.

"J'ai fait un bon début de Mondial, après j'ai eu un ou deux matches compliqués où je n'étais pas trop en réussite et j'avais à coeur aussi de montrer que j'avais ma place ici", a-t-il réagi à chaud dimanche.

Laissé sur le terrain, plutôt que Guigou, sur les dénouements tendus face à l'Algérie (29-26) et l'Islande (28-26), il a gagné la confiance du staff. Pour Remili qui l'a vu faire "des saisons incroyables avec l'US Créteil, plus les matches sont chauds, plus l'enjeu est important et plus il se transcende."

Le compétiteur, dont le palmarès se résume pour l'instant à deux titres de champion de Roumanie, a désormais faim de reconnaissance internationale. Ainsi, quand on lui demande quel adversaire il préfère affronter en quarts de finale, la réponse fuse encore: "Ma préférence, c'est la médaille d'or." Toujours tranchante.

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