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Mondial de hand: les Bleus, juste une mise au point

Ils sont arrivés en Egypte entourés d'incertitudes et sans clamer leurs ambitions. Deux semaines plus tard, les Bleus ont enchaîné six succès au Mondial de handball, dont un dernier impressionnant face au Portugal (32-23), et ont retrouvé leur habituel statut de favori à l'heure des quarts de finale.

. L'Euro ? Une histoire ancienne

L'équipe de France était arrivée le 12 janvier au Caire privée de repères, dans la foulée d'une double confrontation sans succès face aux Serbes. Une première ratée pour son nouveau sélectionneur Guillaume Gille, nommé un an plus tôt après le fiasco de l'Euro et l'éviction de Didier Dinart.

Deux semaines plus tard, les Bleus ont montré qu'il faudrait encore compter sur eux: en écartant d'entrée la Norvège (28-24), finaliste en 2019, puis en dominant le Portugal (32-23) dimanche. Soit les deux équipes qui avaient entraîné leur chute à l'Euro.

"On peut être fiers de nous", a savouré le capitaine Michaël Guigou. Il y a quelques années, le double champion olympique, quadruple champion du monde et triple champion d'Europe, n'aurait sans doute pas autant apprécié ce qui était alors la norme d'une équipe de France dominante, mais les temps ont changé.

Tout n'a pas été parfait pour autant: les Bleus se sont fait peur face à la Suisse (25-24) puis l'Algérie (29-26): "On manquait un peu de rythme, on n'était pas vraiment à fond", reconnaît l'ailier Hugo Descat.

Mais comme face à l'Islande (28-26), ils ont fait preuve de maîtrise dans des fins de match tendues. Et se sont "remis en question" le jour suivant, assure Guigou.

La démonstration infligée aux Lusitaniens vient mâtiner cette confiance, emmagasinée opportunément avant la phase à élimination directe. "Le fait de faire ce match maintenant contre le Portugal, ça nous a vraiment fait du bien et ça ne présage que du bon pour la suite", tonne Descat.

. La force du collectif

En Egypte, les Bleus sont orphelins de l'ancien capitaine Cédric Sorhaindo, non retenu par le nouveau staff, et surtout de l'icône Nikola Karabatic, gravement blessé au genou droit. En cours de route, ils ont aussi perdu l'arrière gauche Elohim Prandi et le gardien Wesley Pardin, également sur blessures.

La première mise au point contre la Norvège tenait en grande partie à ses 18 arrêts, ainsi qu'aux 9 buts du demi-centre Kentin Mahé. Pour la seconde contre le Portugal, ce sont les arrières qui ont lancé la machine, en particulier Timothey N'Guessan.

Preuve que le danger peut venir de partout. D'où la volonté du staff de répartir au maximum le temps de jeu entre les 16 joueurs. "Le Mondial, c'est un très long marathon de 9 matches en 18 jours", a rappelé Gille qui veut "donner à manger à tout le monde" afin d'entretenir la dynamique de groupe.

"Et en même temps, plus ça avance, plus on recherche la composition efficace", sait aussi reconnaître le sélectionneur. Rendue floue par les états de forme disparates des joueurs en club et un an sans match en raison de la pandémie, l'équipe-type est désormais claire: les tauliers Guigou et Luc Abalo aux ailes, relayés par Descat et Valentin Porte, Dika Mem et Nedim Remili en alternance côté droit, N'Guessan devant Romain Lagarde à gauche, Mahé et Ludovic Fabregas dans l'axe en attaque, le Catalan faisant la paire avec Luka Karabatic en défense.

. Le plein de bonnes affaires

"Tout le monde a trouvé sa place et c'est très important parce qu'on va arriver au 7e match", résume Guigou. Ce sera mercredi en quarts face à la Hongrie, battue par l'Espagne (36-28) lundi en ayant ménagé le demi-centre Maté Lekai, le pivot Bence Banhidi, l'ailier Pedro Rodriguez et le gardien Roland Mikler.

En terminant premiers de leur groupe, les Bleus ont aussi fait trois bonnes affaires: ils restent dans la même salle Hassan-Moustafa, où ils ont leurs habitudes depuis deux semaines, et donc dans leur hôtel situé au pied des pyramides, évitant ainsi un déménagement vers le centre du Caire.

Surtout, ils ont échappé à d'éventuelles retrouvailles dès les demies avec le Danemark, champion en titre qui les avait dominés à ce même stade (38-30) en 2019. La perspective d'une revanche en finale dimanche est encore plus réjouissante.

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