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XV de France: Guirado se prépare comme s'il allait être "le capitaine" contre l'Argentine

Guilhem Guirado, dont le statut est fragilisé à l'approche de la Coupe du monde au Japon, a déclaré vendredi qu'il se préparait "comme (s'il allait) être le capitaine et le talonneur qui allait commencer" le premier match du XV de France dans la compétition, le 21 septembre contre l'Argentine.

QUESTION: Serez vous sur le terrain comme capitaine le 21 septembre?

REPONSE: "Je ne sais pas. C'est la question qu'il faudrait poser (au staff). Je n'ai pas joué tous les matches de préparation, j'étais remplaçant au dernier (et ménagé lors du premier). En tout cas je me prépare comme si j'allais être le capitaine et le talonneur qui allait commencer. Mais on va avoir besoin de tout l'effectif. C'est important que tout le monde soit concerné."

Q: Auriez-vous aimé que le sélectionneur clarifie les choses?

R: "Non. Il y a beaucoup d'échanges entre Jacques (Brunel) et les joueurs leaders, importants dans le groupe. Tout se passe très bien, ne vous inquiétez pas par rapport à ça. On sait très bien que ce sera compliqué de jouer les quatre matches, car il y a deux matches rapprochés en quatre jours (Etats-Unis et Tonga, 2 et 6 octobre, NDLR). Donc c'est normal de voir d'autres personnes en tant que capitaine et d'autres personne qui peuvent prendre le relais. Il va être important d'être unis, groupés, à 31."

Q: Vous allez disputer votre troisième Coupe du monde. L'expérience des deux premières vous sert-elle?

R: "Forcément, c'est indéniable. Même moi, dans mon discours, je me sens beaucoup plus légitime pour expliquer les choses aux jeunes qui vont découvrir la Coupe du monde. Et puis je n'ai pas toujours été incontestable (jusqu'en 2014, il était remplaçant). Du coup je trouve que le son est beaucoup plus fort quand je parle de ça."

- "Je n'ai pas dit que j'arrêtais" -

Q: Vous dites-vous que vous vivez vos derniers matches avec les Bleus ?

R: "Non, j'essaie de ne pas trop y penser car je n'ai pas envie de surjouer. Mais j'en prends conscience, je sais que ma carrière est plus derrière que devant moi. Mais une belle page reste à écrire. Ce sont des moments importants d'hommes.".

Q: Certains joueurs ne disent jamais qu'ils mettent un terme à leur carrière internationale...

R: "Je n'ai pas dit que j'arrêtais vraiment, je ne peux pas me projeter plus loin que la Coupe du monde. Je sais que ce sont mes derniers matches, mais c'est toujours compliqué de donner une date. Sinon ça veut dire qu'on commence à préparer l'après, ce n'est pas bon non plus. (L'annonce) se fera peut-être après la Coupe du monde, mais je n'ai pas envie de l'annoncer avant car le meilleur moyen de se préparer à jouer ces matches (de Coupe du monde), c'est de vivre le moment présent et pas de regarder le futur. J'ai toujours fait comme ça, eu du mal à établir un plan de carrière. Car j'ai envie de rester fort sur le présent."

Q: Mais vous avez bien dit à vos coéquipiers, après le match contre l'Italie le 30 août, qu'il s'agissait de votre dernier match en France?

R: "Peut-être sous le coup de l'émotion, par rapport à une génération qui s'arrête (Picamoles et Fofana mettront un terme à leur carrière internationale après la Coupe du monde). Sûrement... Je ne suis plus trop jeune, mais je ne peux pas vous dire. Ce que je trouve admirable et qui me donne envie de continuer à jouer, c'est l'exemplarité de certains joueurs qui arrivent à durer comme Sergio Parisse, qui a eu 36 ans hier (jeudi) -- je lui ai souhaité -- ou Rory Best (Irlande, 37 ans). Mais avec le système français c'est compliqué de jouer sur les trois tableaux (international, championnat et Coupe d'Europe). Il faut aussi se donner d'autres objectifs. C'est sûr que je n'ai pas encore quatre ans devant moi."

- "Fier de mon parcours" -

Q: Quand votre statut de capitaine a été remis en cause dans le Tournoi des six nations, avez-vous eu envie de lâcher?

R: "Je suis vite passé au match qui arrivait. Il y a eu des discussions ouvertes sur le sujet du capitanat. L'objectif était de bien préparer le match face à l'Écosse, surtout qu'on venait de prendre une rouste (en Angleterre, 44-8). Malgré toutes les défaites, je n'ai jamais eu envie de lâcher. J'aime tellement ce maillot, ce qu’il représente. Je veux rendre au rugby ce qu'il m’a tant apporté en tant qu’homme, je n’ai jamais lâché et je ne lâcherai jamais. Ce n’est pas dans ma nature."

Q: Vous auriez imaginé jouer trois Coupes du monde ?

R: "Non, pas du tout. Je suis fier de mon parcours. Il y a eu des hauts et des bas. Tant mieux. Certaines gifles m'ont permis d'apprendre mon métier."

Q: Est-ce ce qui vous permet de relativiser le fait que votre statut de capitaine soit fragilisé?

R: "Oui, je prends plus de recul par rapport à cette remise en question, ça permet aussi de se remotiver et de repartir de l'avant. On aspire tous à démarrer les matches."

Propos recueillis lors d'un point presse

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