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Mondial de rugby: vie de groupe et codes du XV de France

"La bande à Loulou" qui fait le signe des "pirates" pour célébrer les essais, une équipe "toka": avant le quart de finale de Coupe du monde, dimanche à Oita (sud du Japon) face au pays de Galles, décryptage du fonctionnement du groupe du XV de France et de ses codes.

+ Un amalgame entre générations

Les Bleus le répètent à l'envi, et le donnent à voir aux suiveurs depuis leur arrivée au Japon: ils vivent bien ensemble, beaucoup mieux en tout cas qu'il y a quatre ans en Angleterre où, selon Guilhem Guirado (33 ans), existait "un vrai fossé entre les plus expérimentés et les plus jeunes". "Il n’y avait pas la même osmose qu’aujourd’hui. C’est plus varié. Il y a des expérimentés (lui-même, Picamoles, Médard, Huget, ndlr...), des jeunes (Ntamack, Dupont, Penaud...) mais aussi une génération intermédiaire (Poirot, Ollivon, Fickou...)" poursuit l'actuel capitaine.

Cet amalgame se retrouve dans le groupe chargé de faire le lien avec le staff, pour ce qui concerne le terrain et l'extra-sportif (Médard, Picamoles, Fickou, Ntamack, Guirado etc.). Au plan du jeu, les cinq demis (Serin, Lopez, Ntamack, Dupont et Machenaud) sont des relais privilégiés de l'encadrement, qui charge également plusieurs petits groupes, tournants, de l'analyse en détails du jeu des Bleus et de leur adversaire (touche, mêlée etc.)

En dehors du terrain, un "groupe de vie" a été constitué, au début de la préparation, pour réfléchir à des activités (jeux, sorties au restaurant, etc.) à même de permettre aux joueurs de tuer le temps.

+ La "bande à Loulou"

Picamoles (33 ans, 81 sél.), doyen et plus capé du groupe, a justement donné son surnom, "Loulou", à une bande au sein des Bleus. "Un petit groupe de joueurs qui passe beaucoup de moments ensemble, un mélange d'anciens et jeunes qui ne se prend pas la tête, essaie de profiter à fond, d'avoir la +banane+ et de véhiculer ça au maximum au groupe", expliquait il y a un peu plus de deux semaines Picamoles. Il réfute en être le chef. Alors pourquoi ce terme de "bande à Loulou" ? "Juste un clin d’œil au fait que je sois le plus vieux de la bande" répondait-il.

Elle a ses codes, dont le "signe du pirate", que font notamment ses membres (Poirot, Guitoune, Fickou, Picamoles, Setiano, Baille...) pour célébrer les essais: la main posée sur un oeil pour le masquer. "C'est un truc rigolo entre nous. C'est une équipe de pirates, voilà...", raconte, un peu énigmatique, Guitoune. Cyril Baille en dit un peu plus: "Ce n'est pas une secte ou quoi que ce soit. Nous sommes une dizaine de vrais pirates. Loulou est le patron et on est à son service. C'est lui qui a sorti ce signe, et comme dès qu'il fait un truc on l'écoute, on a fait pareil." Malgré ses dires, Picamoles en est donc bien en quelle que sorte le leader.

+ "Pookie", "Groot" et "Toka"

Qu'ils soient membres de la "Bande à Loulou" ou non, les joueurs constituent une équipe qui est "toka". Soit "armée" pour aller loin dans la compétition, en référence à la chanson "Toka" du rappeur Fianso, avec qui les Bleus ont échangé, pendant la compétition via les réseaux sociaux.

La chanson "Pookie" de la rappeuse française Aya Nakamura a, elle, servi aux Bleus pour envoyer un message aux journalistes après que la composition de l'équipe qui affrontait les Etats-Unis (33-9 le 2 octobre) a fuité dans la presse trois jours avant l'annonce officielle. Ils sont ainsi descendus le 28 septembre du car pour aller à l'entraînement, à Kumamoto, au son de ce titre, terme dérivé de l'argot "poucave", soit "balance".

Après avoir perdu un pari, Wenceslas Lauret a, lui, servi avec le sourire trois mots à tous les médias en zone mixte après le succès face aux Tonga le 6 octobre (23-21), synonyme de qualification pour les quarts de finale: "Je s'appelle Groot". L'unique phrase prononcée par le personnage "Groot" du film "Les gardiens de la galaxie".

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